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L'Université de Guyane se dote de son premier Institut d’Études Judiciaires

Jusqu’à présent, les étudiants devaient quitter la Guyane pour rejoindre l’Hexagone, où se trouvent la seule École nationale de la magistrature (ENM), à Bordeaux, et les onze écoles d’avocats du territoire français. Grâce à la création de l’IEJ en Guyane, ils peuvent désormais suivre une préparation de qualité sur place. Jean-Philippe Vauthier, directeur de l’IEJ, revient sur la genèse du projet :

« La demande est partie un petit peu aussi du barreau, qui faisait le constat qu'il y avait un manque d'avocats sur le territoire (…) Les étudiants partaient pour l’Hexagone et ne revenaient pas forcément. »

Une réponse à une pénurie de professionnels du droit

Le manque de professionnels juridiques est un problème de longue date en Guyane. La création de l’IEJ a ainsi mobilisé plusieurs partenaires locaux : le barreau de Guyane, l’école des avocats, les juridictions, mais aussi l’Université. Ensemble, ils ont bâti un projet cohérent, concrétisé en 2024.

« La formation d'avocat se fera nécessairement dans un CRFPA dans l’Hexagone, mais il y a des possibilités de réaliser des stages sur le territoire, notamment dans le cadre du projet pédagogique individuel », précise M. Vauthier.

Une formation personnalisée et ambitieuse

Aujourd’hui, l’IEJ de Guyane se concentre principalement sur la préparation à l’examen d’entrée au CRFPA, mais propose également un accompagnement aux candidats au concours de l’ENM.

« L’offre de formation pour l’instant a été axée essentiellement sur l’examen d’entrée en CRFPA (…) On a quelques étudiants intéressés par le concours de l’École nationale de la magistrature et, à ce titre, on a un partenariat avec des magistrats de la cour d’appel qui assurent un suivi spécifique », indique le directeur.

Un partenariat stratégique avec l’Université Paris Panthéon-Assas

Pour renforcer son expertise, l’IEJ de Guyane a signé une convention de partenariat avec l’IEJ Pierre Raynaud de l’Université Paris Panthéon-Assas.

« Ce partenariat a été noué pour que nous, jeunes IEJ, puissions bénéficier de l’expertise et du soutien d’un IEJ expérimenté (…) Les étudiants de l’université de Guyane ont accès aux ressources de l’IEJ Pierre Raynaud et bénéficient aussi de ses intervenants. Son directeur est d’ailleurs actuellement en Guyane pour assurer des cours », explique Jean-Philippe Vauthier.

Vers une ouverture à d’autres carrières juridiques

Si la formation concerne aujourd’hui surtout les futurs avocats et magistrats, l’ambition à moyen terme est claire : ouvrir l’IEJ à d’autres métiers du droit tels que greffier, policier ou gendarme, renforçant ainsi la structuration judiciaire du territoire.

L’IEJ de l’Université de Guyane s’inscrit donc comme un levier d’émancipation locale et un outil stratégique pour le développement du droit en Guyane.