Décès d’Yvan Rollus, figure de la chanson guyanaise
Sur sa terre natale de Cayenne, une légende a longtemps circulé. On dit que Yvan Rollus a appris le piano sur l’instrument d’Henri Salvador. Dès son enfance, le jeune cayennais s’est lié à la musique. Au début des années 1950, c’est avec des tangos et des slows qu’il se fait connaître, alors qu’il est encore un jeune adulte.
Sa carrière, il la continuera en Europe. En Allemagne d’abord, où il suit son oncle militaire, commandant au 3e régime étranger d’infanterie. Avec l’harmonica chromatique, Yvan Rollus se lance dans les bals. Ceux de l’orchestre de l’armée, avec le Génie, puis avec son groupe.
De retour en Guyane, il crée son label, EMYR, comprenez Editions Musicales Yvan Rollus, ainsi que le Syndicat des Musiciens. Aussi, il s’entoure de noms qui deviendront incontournables en Guyane : Jules Linguet, Raymond Charlery et André Lafrontière.
Avec ses musiques, mais aussi la composition de quatre pièces de théâtre, de contes fantastiques et de recueils de poèmes, Yvan Rollus a marqué de son empreinte le patrimoine culturel de la Guyane. On lui doit bon nombre de titres, plus de 250 inscrits au registre de la SACEM, parmi lesquels « Oui pour toi » ou encore « Guyane aimée » écrite à Paris alors que son pays lui manquait, puis interprétée par Dany Play.
Un vibrant hommage lui avait été rendu en octobre 2015 à l'auditorium de l'ENCRE, puis il s'était vu remettre en novembre 2017 le prix Dòkò Kiltir. Yvan Rollus est décédé ce lundi 1er février, à l’âge de 83 ans.