En 2025, l’association YANA Agroécologie veut étendre la collecte des biodéchets sur l’ensemble du  littoral

Créée en 2021, l'association YANA Agroécologie s’est imposée comme un acteur incontournable de la lutte contre la précarité alimentaire et de la transition écologique en Guyane. Son ambition : développer une agriculture biologique et solidaire en produisant des fruits et légumes destinés aux circuits de distribution alternatifs, tout en adoptant une démarche « zéro déchet ».

Dès sa création, YANA Agroécologie a mis en place un chantier d’insertion sur une exploitation maraîchère, offrant une formation et un accompagnement à 24 personnes éloignées de l’emploi. Ces salariés en insertion acquièrent des compétences en agriculture, en entretien des espaces verts et en valorisation des déchets organiques. Ce programme favorise non seulement leur insertion professionnelle, mais contribue également au développement d'un savoir-faire local en agroécologie.

© Serres YANA Agroécologie - CACL

En 2024, YANA Agroécologie, « soucieuse d’amplifier son impact environnemental et social », a lancé un projet ambitieux de collecte et de compostage des biodéchets issus des cantines, restaurants et commerces alimentaires. Avec un financement de 150 000 euros sur trois ans de la Fondation Albioma, ce programme permet de produire un compost certifié NFU 44-051, conforme aux normes du marché. 

Cette initiative présente un double avantage : elle crée de nouveaux emplois au sein du chantier d’insertion et renforce la production maraîchère de l’association. Yana Agroécologie a pu bénéficier d’un financement de 170 844 euros, pour la mise en place d'un atelier chantier d'insertion permettant la production des fruits et légumes qui alimentent le circuit solidaire de distribution. Un projet de l’Agglo’GAL de la CACL financé par le fonds Feader. Le compost, utilisé sur place et commercialisé auprès des agriculteurs bio, s'inscrit pleinement dans la transition écologique et répond aux exigences de la loi AGEC.

En janvier 2024, en collaboration avec le réseau « Les Alchimistes », YANA Agroécologie a déployé une plateforme low-tech de valorisation des déchets organiques. Opérationnelle au second semestre 2024, cette installation repose sur un système de compostage en bac avec un processus d’hygiénisation et des retournements réguliers, garantissant un compost de qualité en huit à douze semaines. 

Actuellement, l'association traite 50 tonnes de biodéchets par an, générant 10 tonnes de compost. En 2025, elle ambitionne d'augmenter cette capacité en optimisant ses processus et en renforçant ses partenariats. 

Grâce à un bilan positif, Yana Agroécologie veut en 2025 étendre la collecte des biodéchets à l’ensemble du territoire accessible par la route et collaborer avec les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) pour inclure écoles, collèges et lycées dans le programme. L’association souhaite également accompagner les communes isolées dans la mise en place de systèmes de collecte et de traitement de proximité, tout en impliquant les particuliers.

Pour renforcer son action, YANA Agroécologie prévoit de construire une extension de son bâtiment, d’acquérir du matériel de broyage pour traiter les sous-produits animaux et les palettes, et de se lancer dans la collecte et la valorisation des huiles de friture. « En multipliant ces initiatives, YANA Agroécologie confirme son rôle de pionnière de la transition écologique et sociale en Guyane ». 

© Jérémie Philogène, président de l'association YANA Agroécologie - CACL

Le développement de son activité permettra de créer des emplois et de sensibiliser le grand public au tri des déchets, explique Jérémie Philogène, président de l'association YANA Agroécologie :

“ A la base, nous étions orientés sur les métiers de la production agricole. Et maintenant, nous proposons des parcours sur les métiers de la valorisation des déchets au-delà des bio-déchets. Nous avons proposé une formation d'agents polyvalents de gestion de valorisation des déchets. Il y a un an maintenant qui nous a permis en fait de former nos salariés à la gestion des déchets. Donc ils sont sensibilisés, ils sont formés et ils sont en capacité par exemple d'intégrer des centres de compostage, des déchets tri et autres. Il y a la possibilité pour nous de mettre en place des actions de sensibilisation.”

« Son action illustre une agriculture solidaire et durable, conciliant insertion professionnelle, respect de l’environnement et développement économique local » salue la Fondation Albioma.