Le Pôle agricole de Camopi, un projet en faveur de l’insertion professionnelle et de la sécurité alimentaire

Depuis 2019, l’association Liane a initié des actions d’insertion autour du bois avant d’élargir ses activités à l’agriculture. Grâce à l’implication de 22 salariés en insertion, encadrés par des techniciens et une accompagnatrice socio-professionnelle, une parcelle de deux hectares de forêt a été aménagée pour accueillir des pépinières, des serres, des hangars et un carbet.

Eric Beasse, directeur de l’association Liane, souligne la diversité des activités proposées :

« Ils sont accompagnés pour construire un projet professionnel. Ils reçoivent des formations, pas seulement en agriculture. L’agriculture fait partie du tronc principal, mais on a aussi une activité d’espaces verts, et en 2025, on lance l’agro-transformation avec la production de tisanes, de jus et de miel. Nous avons aussi un poulailler qui permet de vendre des œufs au territoire. »

Un des objectifs majeurs du projet est de renforcer l’autonomie alimentaire de la commune, encore largement dépendante des importations. Les fruits et légumes cultivés sont vendus directement aux habitants, garantissant un accès à des produits frais et locaux.

Eric Beasse insiste sur cet aspect compte tenu de l’éloignement géographique de Camopi :

« C’est important ici d’être en autonomie, d’essayer d’aller vers l’autonomie alimentaire, même si on n’y est pas encore. Nous contribuons à cette dynamique en produisant des légumes verts et en assurant plusieurs ventes par semaine dans le bourg de Camopi. »

Un engagement dans la lutte contre la maladie du manioc

Au-delà de l’aspect économique, le Pôle agricole joue également un rôle clé dans la lutte contre la maladie du manioc. Elle est causée par un champignon qui s’attaque à cette racine qui constitue la base alimentaire des populations autochtones. En partenariat avec la CTG et le CIRAD, une initiative a été lancée pour produire et distribuer des boutures saines de manioc afin de préserver les savoir-faire locaux : 

« Nous avons mis en place une chambre thermique pour multiplier ces boutures, qui seront ensuite plantées à nouveau en plein champ. Cette action permet non seulement de sécuriser l’alimentation locale, mais aussi de préserver une culture traditionnelle en danger », explique Eric Beasse.