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Jennifer Geerlings-Simons devient la première femme présidente du Suriname

C’est un moment historique pour le Suriname. Ce mardi, Jennifer Geerlings-Simons a officiellement été investie présidente de la République, devenant la première femme à occuper la plus haute fonction de l’État depuis l’indépendance du pays en 1975.

  • Par: adminradio
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Dans un climat solennel, l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale (2010–2020) a prêté serment lors d’une cérémonie tenue à Paramaribo, en présence de membres du Parlement, de représentants de la société civile et de délégations étrangères.

Une élection sans opposition

Candidate du Parti national démocratique (NDP), Jennifer Geerlings-Simons avait été élue présidente par acclamation le 6 juillet dernier, à la suite des élections législatives du 25 mai. Elle a réuni les 34 voix nécessaires grâce à une coalition regroupant six partis. Aucun adversaire ne s'était présenté face à elle, preuve d’un large consensus autour de sa candidature.

Une figure politique chevronnée

Médecin de formation, Geerlings-Simons, 71 ans, est une figure centrale de la vie politique surinamaise. Engagée de longue date au sein du NDP, elle avait pris la tête du parti en 2024, après le retrait de l’ex-président Dési Bouterse. Son élection à la présidence marque le couronnement d’une carrière politique entamée il y a plus de 25 ans.

Lors de son discours d’investiture, la nouvelle cheffe de l’État a reconnu le poids symbolique de son élection :

« J’endosse une responsabilité qui exigera tout de moi. Je sais aussi qu’être la première femme à occuper cette fonction au Suriname s’accompagnera d’une pression supplémentaire. »

Elle a également promis de “servir avec humilité, honnêteté et fermeté”, soulignant sa volonté de “rassembler le pays autour de ses priorités fondamentales” : lutte contre la pauvreté, accès à l’éducation et relance économique.

 

Une présidence sous le signe des défis économiques

L’arrivée au pouvoir de Jennifer Geerlings-Simons intervient dans un contexte de fortes tensions économiques. Le Suriname reste confronté à une dette publique élevée, à une inflation persistante et à une confiance fragilisée dans les institutions financières.

Cependant, les perspectives sont porteuses d’espoir : plusieurs gisements de pétrole offshore ont été découverts au large des côtes surinamaises, avec un potentiel d’exploitation à partir de 2028. Ces réserves pourraient transformer l’économie du pays — à condition d’être gérées avec transparence et équité.

La nouvelle présidente s’est engagée à “mettre les ressources naturelles du Suriname au service de tous, en priorité de la jeunesse”, promettant un encadrement strict de l’industrie pétrolière pour éviter les dérives connues ailleurs.

Un symbole fort pour la région

L’élection de Jennifer Geerlings-Simons est saluée bien au-delà des frontières du Suriname. Des chefs d’État d’Amérique latine, de la Caraïbe, mais aussi de la Chine ou de l’Union africaine ont adressé leurs félicitations. Pour de nombreuses instances observatrices, son arrivée à la présidence représente une avancée majeure pour la représentation des femmes en politique dans la région.