Nouvelle journée de protestation en Guyane : Sages-femmes, personnels soignants, SGDE, EDF, Grand port maritime...

Ils sont nombreux à s’être mobilisés pour manifester leur colère ce jeudi 7 octobre 2021. Durant cette journée, on peut relever cinq mouvements de protestation, ceux opposés à la vaccination obligatoire de la Caravane pour la liberté,  la colère des sages-femmes qui souhaient la revalorisation de la profession et la mobilisation des agents SGDE. 

Appel à la grève pour dire « NON à l’obligation vaccinale » 

Tous munis de pancartes devant le CHC, le message reste le même depuis plusieurs semaines pour le personnel de santé : « Non à l’obligation vaccinale, au pass sanitaire ! oui à la liberté de choisir ». Les premiers concernées dans le secteur de la santé comme le personnel des hôpitaux, ceux des établissements du médico-social et les libéraux, se sont rassemblés devant le Centre hospitalier de Cayenne :

 « Il y a eu des spécificités sur certains départements d’Outre-mer alors pourquoi pas la Guyane ? Le ministre a-t-il étudié les spécificités de notre département ? », s’interroge une infirmière libérale.

Mobilisation également des agents du Grand Port Maritime ce matin. Ils voulaient se faire entendre pour marquer leur soutien au personnel de santé et leur opposition aux mesures sanitaires. Malgré leur présence, le port n'était pas bloqué, souligne Gilles Baudy, secrétaire général "suivi des sections" au bureau central UTG. Il déplore des mesures "contre-productives" qui accentuent la désertification médicale :

« Les agents du port ne travaillent pas en solidarité à l’appel à la grève contre l’obligation vaccinale. Avec cette mesure, l’ARS amplifie la désertification médicale en Guyane. Des professionnels de santé libéraux vont mettre la clé sous la porte ».

Si le mouvement de grève au port de Dégrad-des-Cannes se poursuit, il pourrait avoir un impact bien plus grand : le jeudi est le jour d'arrivée de conteneurs, de nombreux commerces ne seront pas livrés en marchandises. S'ajoutent à cela des coupures d’électricité volontaires orchestrées par des salariés grévistes d’EDF dans certains quartiers de Cayenne, ce que confirme EDF Guyane par communiqué de presse.

Autre mouvement de protestations celui des sages femmes

« N’oublions pas que chaque personne est passée entre les bras bienveillants d’une sage-femme à sa naissance ! ». C'est l'un des messages que scandaient les sages-femmes en colère ce jeudi au Pôle Femme-enfant au CHC.

Mobilisation des sages-femmes au CHC (Photo : Gilles Vernet/Radio Péyi)

Elles ont répondu à l'appel national pour dénoncer le mépris dont souffre la profession. Les sages-femmes se sont rendues ensuite au siège de l'ARS. Le combat pour la reconnaissance du métier dure depuis trop longtemps selon Stéphanie Bernard, sage-femme et coordinatrice du réseau Périnat Guyane :

« Nous sommes des professionnels de santé au même titre que les médecins alors que dans les grilles salariales nous figurons dans le paramédical. On veut une reconnaissance à la hauteur de notre engagement, de notre responsabilité dans tous les exercices confondus dans la profession de sage-femme »

Des agents de la SGDE sont aussi en colère

Un préavis de grève avait été déposé le 25 août dernier avec 32 points de revendications à la Société guyanaise des eaux. Le dialogue social entamé hier n’a pas porté ses fruits. Selon les grévistes mobilisés devant le siège de la SGDE à Montabo, la direction n’a pas souhaité poursuivre les négociations en raison d’une délégation syndicale non-conforme. « On a décidé de se mettre en grève sur tous les sites. On a eu un dialogue social hier (mercredi 6 ocotbre) mais rapidement interrompu car la direction a refusé qu’un membre de l’union locale UTG soit dans cette réunion », explique Thérence Christophe, délégué syndical SGDE.

Mobilisation des agents de la SGDE à Cayenne (Photo : Alain Paulmain/RadioPéyi)

 « Ce sont des points de revendications qui existent depuis de nombreuses années comme l’application de certains accords, l’amélioration des conditions de travail exécrables », ajoute-t-il. Tant que les grévistes n’auront pas satisfaction avec des accords bien définis, ils assurent qu’ils resteront mobilisés.