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Le pôle psychiatrique de l'hôpital de Cayenne, pointé du doigt pour « dysfonctionnements graves »

Le pôle du centre hospitalier Andrée Rosemon est pointé du doigt par le CGLPL, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Dans son rapport publié le 24 octobre, le pôle psychiatrique est largement critiqué. Un rapport qui fait suite à la visite de contrôle du CGLPL l’année dernière.

  • Par: Edmee Doudy
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Le centre hospitalier Andrée Rosemon de Cayenne est pointé du doigt par le CGLPL, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté Adeline Hazan. Elle représente une autorité administrative indépendante chargée de contrôler les conditions de prise en charge des personnes privées de liberté. Lors de sa venue en octobre 2018, elle a visité plusieurs établissements dont l'hôpital de Cayenne et son pôle psychiatrique. Une visite qui a révélé de nombreux dysfonctionnements listés dans un rapport publié le 24 octobre dans le Journal Officiel. 

Des pratiques d'isolement illégales, abusives et indignes

Le constat est assez accablant pour l'établissement de santé guyanais. Pour Adeline Hazan, "Les constats les plus graves, objets des présentes recommandations, concernent l'accès aux soins médicaux, les pratiques d'isolement et les locaux dans lesquels ces isolements sont opérés. Des pratiques illégales et abusives d'isolement doivent cesser immédiatement." 

Le CHAR sur le dossier depuis des mois

Si le rapport est publié près d'un an après la visite du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, un premier rapport a été divulgué aux premiers concernés bien avant. "Nous avons été informé des recommandations du contrôleur quelques semaines après la visite. Pour nous ce rapport est une chance, il nous permet d'avoir une ligne directrice et nous allons tout mettre en œuvre pour accueillir nos patients dans des conditions dignes et agréables pour le personnel." précise Marie Ziai, directrice adjointe du CHAR en charge du pôle psychiatrique. Comme le veut la procédure, le rapport est communiqué aux établissements avant d'être publié. "C'est un rapport que nous acceptons, nous ne pouvons pas contester ce qui est écrit dans ce rapport" reconnaît Christophe Robert, le directeur du CHAR. "La direction de l'époque devait faire face à de nombreuses difficultés, et je suis sûr qu'ils ont pensé à améliorer les conditions pour le personnel et les patients, mais ils n'avaient pas les fonds pour. Aujourd'hui je suis à la tête du centre hospitalier et le pôle psychiatrique est une de mes priorités." De nombreux changements ont été effectués et restent à faire, du personnel supplémentaire et aurait été embauché et des responsables de pôles nommés. 

L'Agence Régionale de Santé apporte son aide

"La situation est grave. C'est l'un des premiers dossiers que j'ai eu à gérer dès mon arrivée en Guyane. J'ai tenu à me rendre au pôle psychiatrique car je sais d'expérience que c'est souvent une unité laissé de côté" explique Clara de Bort la directrice générale de l'ARS (Agence Régionale de Santé). "Nous avons tout de suite su qu'il fallait retrousser nos manches. La psychiatrie n'est pas une prison, les patients pour la plupart sont là de leur plein gré ils ont le droit au même confort que les patientes dans les maternités".  L'ARS a déversé 1,5 millions d'euros pour la remise aux normes et les travaux de l'établissement.

Le deuxième établissement de Guyane pointé du doigt

Le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait aussi lors de sa visite en Guyane, déploré les conditions de détention des détenus au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly. Dans son rapport, elle s’alarmait des conditions « inhumaines » de détention des détenus de l’insalubrité et du climat de « violence extrême » dans l'établissement.