Journée internationale des droits de la femme : le droit à l'avortement
Si la Guyane bat des records de naissances chaque année, avec plus de 8000 naissances en 2020, l'IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) y est aussi fortement pratiquée. Plus de 3000 interventions ont été comptabilisées en 2020. Ce type d’intervention peut se faire en milieu hospitalier, au service d’orthogénie; en PMI (protection maternelle et infantile) ou chez une sage-femme libérale conventionnée pour partiquer ce genre d’actes.
Des IVG réalisées à tous âges
De nombreuses femmes viennent dans ces services, au centre hospitalier de Cayenne, selon Marie Négrier, sage-femme du service orthogénie, les plus jeunes ont 13 ans et les plus âgées autour de la cinquantaine. Les IVG sont pour autant pratiquée en moyenne par les 25-28 ans.
“ Nous proposons à toutes les patientes un rendez-vous avec la psychologue, il n’est pas obligatoire, mais toujours proposé. Sauf pour les mineurs ou une rencontre obligatoire est proposée avec une conseillère conjugale qui sera soit l’assistante sociale, soit la psychologue.”
Un droit en France depuis 46 ans
L’IVG en France est un droit depuis 1975 grâce à la loi Veil, une loi portée par l'ancienne ministre de la santé Simone Veil. Elle autorise une femme en France à mettre fin à sa grossesse jusqu’à 14 semaines d’aménhorrées (14 semaines après le début des dernières règles). Lors de leur accompagnement, les services de santé leur proposent deux options : l’IVG médicamenteuse (début de la grossesse jusqu’à 9 semaines) ou instrumentale par aspiration (entre 9 et 14 semaines).
Un accompagnement précis
Ce n'est pas une intervention à prendre à la légère, les risques de concevoir par la suite sont réels. Les services d'orthogénie proposent aussi un accompagnement des femmes dans le choix de leur contraception, pour éviter de nouvelles grossesses non désirées.
“Nous avons déjà vu des femmes revenir plusieurs fois pour se faire avorter, précise Marie Négrier, il y a une femme qui est revenue huit fois. Nous pouvons aussi lui proposer un accompagnement psychologique.”
Le regard de la société pèse sur ces femmes
Même si ce droit est acté depuis des années, l’avortement reste un sujet tabou. “Les femmes ont parfois honte de demander à interrompre leur grossesse, affirme Marie Négrier, elles n’ont pas à avoir honte. Plus d’un quart des femmes a recours à l'IVG dans leur vie, cela fait partie de la vie”.
“Je n’ai pas à me justifier devant autrui”
Une femme a accepté de témoigner sur ce sujet sensible. Elle a préféré tout de même garder l'anonymat, nous l'appellerons Sarah. Il y a quelques semaines, à 41 ans, elle a avorté. Un processus qu’elle a vécu seule par choix.
“C’était ma décision, cette grossesse ne venait pas au bon moment, j’ai assez vite décidé d’y mettre fin. Je sais que les femme ont le droit d’avorter et j’ai utilisé ce droit, en tant que femme, d’interrompre ma grossesse.”
Un droit encore limité à l’échelle mondiale
Si l'avortement est autorisé en France, il reste interdit dans de nombreux pays. Par exemple, sur les 27 pays de l'Union européenne, la Pologne s’est prononcée en 2020, en faveur d’une limitation quasi-totale de l’avortement. Il est interdit aussi à Malte. L'Afrique est l'une des zones les plus restrictives en matière d'avortement avec l'exception de la Tunisie, de la Guinée-Bissau et de l'Afrique du Sud.
Les Etats-Unis ont durci les lois sur l’avortement durant l’administration Trump et autre exemple chez nos voisins du Brésil qui n’autorise l’avortement qu’en cas de viol ou danger pour la vie de la femme. Pour les Françaises comme Sarah, ce droit est une chace de disposer à leur guise de leur propore corps.