Mayotte : dix jours après le cyclone Chido, journée de "deuil national" en France
Ce lundi 23 décembre, la France observe une journée de deuil national en mémoire des victimes du cyclone Chido, qui a frappé Mayotte le 14 décembre dernier. À 11 heures partout en France, 13h à Mayotte et 8h en Guyane une minute de silence a été observée, tandis que les drapeaux sur tous les bâtiments publics sont mis en berne. C’est la première fois depuis 1930 qu’un deuil national est décrété en France à la suite d’une catastrophe naturelle.
La députée Liot de Mayotte, Estelle Youssouffa, a interpellé Emmanuel Macron et son Premier ministre François Bayrou et les met en garde contre ce qu'elle nomme sur France Inter :
" un scénario de l'indécence et du mépris pour les Mahorais(es) toujours en détresse absolue, si le deuil national pour Mayotte se transforme en journée d'annonce du nouveau gouvernement."
Le cyclone le plus dévastateur qu’ait connu Mayotte depuis 90 ans, a détruit le 14 décembre la totalité de l’habitat précaire et causé des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France, où les secours sont depuis à pied d’œuvre pour rétablir les services essentiels comme l’eau, l’électricité et les réseaux de communications.
Mayotte qui continue de compter ses victimes et attend encore de l’aide
Le bilan provisoire fait état de 35 morts et environ 2 500 blessés et de nombreux disparus. Les autorités, qui craignent un nombre de victimes plus élevé, ont diligenté une mission de recherche.
Un vaste hôpital de campagne, acheminé par avion-cargo, est désormais en cours de montage à Mamoudzou. La structure, qui accueillera prochainement les 90 personnes nécessaires à son fonctionnement, nécessite une surface de près de deux terrains de tennis.
Équipé de deux blocs opératoires, d’urgences et d’une maternité, il vise à soulager l’hôpital de Mamoudzou aussi touché par le passage du cyclone Chido. Il devrait être mis en service à partir de demain mardi 24 décembre.
À Mayotte, où un couvre-feu nocturne reste en vigueur, Emmanuel Macron a également promis une loi spéciale pour "rebâtir Mayotte" et "mettre fin" aux bidonvilles, ce qui pourrait prendre deux ans selon le nouveau Premier ministre François Bayrou.