Les services de l’État et la CTG tentent de limiter l’impact de la sécheresse en Guyane
Une mobilisation des moyens aériens
Jeudi 7 novembre, une réunion de crise s’est tenue sous l’égide du préfet de Guyane, Antoine Poussier, en collaboration avec les maires et la CTG, pour anticiper les besoins des habitants des différentes communes touchées. Le préfet a souligné l’importance de traiter les problèmes au cas par cas pour répondre aux défis posés par cette sécheresse.
© Jonathan Abienso
Les communes riveraines des fleuves Maroni et Oyapock souffrent particulièrement de l’assèchement des cours d’eau, une situation qui perdure depuis plusieurs mois. Le niveau de ces fleuves est si bas que la navigation est devenue quasi impossible, perturbant le transport scolaire et l’approvisionnement des villages. Actuellement, huit lignes de transport scolaire fluvial sont à l’arrêt, empêchant de nombreux enfants d’accéder à leurs écoles. Des avions militaires avec l’appui de la compagnie Guyane Fly ont débuté l’acheminement de denrées alimentaires.
Des réflexions pour assurer continuité pédagogique
Pour assurer la continuité pédagogique, des solutions d’accueil en famille sont envisagées. Le préfet explique que, pour certains enfants vivant dans des zones reculées, un hébergement temporaire chez des proches pourrait être mis en place. En parallèle, le rectorat explore des alternatives numériques pour maintenir l’enseignement à distance.
Tout le Maroni est concerné. À Saint-Laurent, par exemple, la situation est tout aussi préoccupante avec la remontée d’eau salée dans les points de captage, augmentant le risque de salinisation de l’eau potable. La maire, Sophie Charles, a tiré la sonnette d’alarme concernant la qualité de l’eau, un facteur qui pourrait mener à la fermeture des écoles si la situation se détériore.
Contrôler les prix dans les zones touchées
Pour pallier aux difficultés d’approvisionnement, l’État et la CTG organisent des ravitaillements par avion. Les Forces armées mettent à disposition leurs avions Casa, qui peuvent transporter quatre tonnes de fret par rotation. La compagnie Guyane Fly apporte également son soutien, permettant de transporter jusqu’à 20 tonnes de marchandises par semaine, y compris les bouteilles de gaz, qui commencent à manquer dans certaines zones.
© Préfecture de Guyane
Antoine Poussier a rappelé que cet effort de logistique aérienne s’accompagne d’un engagement de la part des commerçants : les prix ne devront pas être augmentés pour les habitants des zones isolées. « Nous serons vigilants à ce que cet engagement soit respecté », a déclaré le préfet, soulignant que l’État et la CTG prennent en charge les surcoûts liés aux transports.
© Un agent contrôle les prix à Camopi - Préfecture de Guyane
Une enveloppe de 2 millions d’euros pour des mesures d’urgence
Face à l’urgence, la CTG .a voté le déblocage de 2 millions d’euros pour financer des mesures d’aide au transport de biens, de marchandises et de personnes. Ces fonds permettront de répondre aux besoins des habitants affectés par la sécheresse.
© Collectivité territoriale de Guyane
Les élus territoriaux prévoient un bilan détaillé de cette crise et des dépenses lors de la prochaine plénière de la CTG. Ce rapport permettra d’évaluer la situation et d’anticiper des actions supplémentaires, au cas où la sécheresse se prolongerait.
Météo France prévoit dans son dernier bulletin de prévision un retour de la pluie ce dimanche 10 novembre et la semaine prochaine. Il s’agira d’une courte parenthèse puisque les prévisions des semaines semaines suivantes font état un temps anormalement plus sec que les normales de saisons.