Vessie de poisson : un trafic d'un nouveau genre en Guyane
Démantèlement d’un trafic très lucratif de vessies natatoires par la gendarmerie maritime dans notre zone maritime.
La vessie natatoire est une poche gazeuse de l'anatomie interne des poissons osseux située dans la cavité abdominale et servant essentiellement à l'équilibre hydrostatique du poisson. La gendarmerie a décelé, dans notre espace maritime, l’existence d’une pêche et d’un commerce illégal d’acoupas pour leur vessie natatoire destinée principalement au marché asiatique. La vessie natatoire est utilisée comme aliment gourmet en Chine et on lui attribue différentes propriétés aphrodisiaques et curatives. Le prix des vessies natatoires varient autour de 100 euros le kilo.
Vessies natatoires séchées
Deux réseaux démantelés à destination du Brésil et du Suriname
Au terme de l’enquête, deux filières sont révélées, l’une passant par le Brésil et l’autre au Suriname. Deux personnes à la tête de ces réseaux ont été présentées au tribunal ce vendredi 24 novembre et risquent 6 mois d’emprisonnement avec sursis. Les enjeux financiers étaient très importants, ont été saisis 189kg de vessies natatoires non séchées et 69.8kg séchées pour la filière Brésilienne, pour la filière Surinamaise 64,1kg de vessies séchées ont été confisquées. 4000 euros en liquide ont été saisis lors des perquisitions. L’ensemble des biens seront confiés à l’Agrasc (Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués) qui se chargera de les revendre.
Jean-Claude Bieth, directeur d'enquête de la gendarmerie maritime section de recherche à Brest, Lieutenant Colonel DanieViard, chef du GIR et Emmanuel Ferrand, substitut du procureur en charge des questions environnementales au parquet de Cayenne. (Photo : A.BeharyLS)
Selon Emmanuel Ferrand, substitut du procureur en charge des questions environnementales au parquet de Cayenne, il s’agit d’une activité qui correspond a du travail dissimulé. « Ils avaient une activité de travail dissimulé puisqu’ils ne déclaraient strictement rien ». Il rajoute que c’est aussi un commerce illégal, « il n’y a pas de possibilité d’exportation de la vessie sur le Suriname ou le Brésil puisque ça nécessite une convention entre la communauté européenne et des pays avec lesquels l’Europe a des accords ».
Un problème écologique majeur
La vessie du poisson a pris une telle importance que certains pécheurs préfèrent laisser le poisson dans les filets longtemps pour avoir plus de prises faisant fi de la valorisation du poisson et se concentrer sur la valorisation de la vessie. Pour Emmanuel Ferrand, « cela cause un problème écologique majeur, puisqu’on sacrifie la chair du poisson qui est une perte énorme au profit d’une toute petite partie du poisson à un prix important »