Reprise des expulsions d’Haïtien·nes depuis les CRA de Guyane et Guadeloupe

Selon La Cimade, les tribunaux administratifs de Guyane et Guadeloupe, qui suspendaient systématiquement les expulsions, valident désormais ces opérations, sous couvert que le vol s’effectue vers Cap‑Haïtien plutôt que Port‑au‑Prince – une ville pourtant classée « fortement déconseillée » par le ministère des Affaires étrangères.
"Ce trajet s’effectue via une escale en Guadeloupe… mais l’arrivée… ne demeure pas sans risque", indique la Cimade. L’association de défense des droits des étrangers rapporte que "le tribunal administratif de Guyane a rejeté les recours de plusieurs personnes avant même que la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) ne statue sur leur demande d’asile".
Autre tournant : la Cour européenne des droits de l’Homme refuse désormais d’ordonner la suspension des expulsions vers Haïti en CRA, alors qu’elle l’avait fait systématiquement jusque-là. Toujours selon la Cimade, "les décisions ne sont pas motivées" — conformément à la pratique de la Cour — mais interviennent dans un contexte où plusieurs États signataires jugent sa jurisprudence trop protectrice.
© AFP
Cette reprise des expulsions intervient alors que la violence en Haïti atteint des niveaux record avec un nombre historique de déplacé·es, selon l’ONU. L’association alerte sur les dangers encourus à Cap‑Haïtien — souvent miroir peu rassurant de Port‑au‑Prince — et pendant le trajet retour vers la région d'origine.