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Trois trafics de cocaïne démantelés à l'aéroport Félix Eboué impliquant une policière de la PAF et trois salariés de la GTAM

Alors qu'un nouveau reportage vidéo du journal Le Monde publié ce week-end, présente la Guyane comme une "plaque tournante du trafic de cocaïne", nous avons appris que ce n'est pas une, mais trois affaires qui viennent d'être mis à jour entre mi-mars et mi-avril. Ces trois affaires distinctes ont conduit à plusieurs arrestations et placements en détentions provisoires. La première affaire concernait un salarié de la GTAM, entreprise qui travaille au sein de l'aéroport. La seconde concerne une policière adjointe affectée à la PAF (Police aux frontières) à l'aéroport. Et la 3ème concerne à nouveau la GTAM, dont le neveu du patron. Les détails sur cette affaire.

  • Par: samirmathieu
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Les faits reprochés sont quasiment les mêmes dans les trois affaires. Il s'agit de personnes disposant de badges qui donnent accès à la quasi-totalité de l'aéroport, y compris aux zones contrôlées, et qui auraient fait entrer de la cocaïne à l'aéroport international Félix-Eboué.

La drogue cachée dans les toilettes des salons de l'aéroport

La 1ère arrestation a eu lieu le 14 mars dernier. Un employé de la GTAM avait été arrêté en marge d'un contrôle de police ordonné par le procureur de la République de Cayenne et où une arme avait été retrouvée ainsi que des stupéfiants. L'enquête a permis de tracer une dizaine de voyages pour des mules qui n'avaient plus qu'à récupérer la drogue dans des planques, notamment dans les toilettes des salons à l'étage, juste avant de monter dans l'avion.

Une policière adjointe à la PAF incarcérée

La seconde affaire est particulièrement sensible par le profil de la mise en cause. Il s'agit d'une policière ! Cette Guyanaise occupait le poste de policière adjointe affectée à l'aéroport. L'affaire a réellement commencé lorsque mi-mars, son concubin et elle-même ont été arrêtés par la BAC (Brigade anti-criminalité) de Cayenne. Le concubin venait de refuser d'obtempérer. Dans la voiture du couple, les agents de la BAC ont découvert là aussi une arme et de la drogue.

La suite de l'enquête tend à démontrer que la policière adjointe profitait de son poste, elle faisait partie du dispositif des contrôles automatiques des voyageurs à l'aéroport, pour faire entrer la marchandise dans l'aéroport. Elle s'est défendue en expliquant être victime de violences et que les coups de son concubin l'auraient poussé à participer à ce trafic de cocaïne. Une information judiciaire a été ouverte concernant ce réseau et confiée à un juge d'instruction. La policière dort depuis en prison en attendant l'avancée du dossier.

Un 3ème réseau mis à jour

Enfin, la 3ème affaire concerne deux autres employés de la GTAM à nouveau. Et parmi eux, le neveu du patron. L'enquête a commencé au mois d'octobre à Créteil après qu'une mule, personne qui se situait dans l'entourage des deux jeunes guyanais arrêtés mardi dernier, fut arrêtée et qu'elle se soit mise à table. C'est alors que les enquêteurs du commissariat de Cayenne ont découvert qu'il existait un deuxième trafic concernant des employés de cette société alors même que les deux affaires n'ont pas lien, si ce n'est le modus operandi, de la drogue cachée là aussi dans des espaces à l'abri des regards dans les salons juste avant l'embarquement.

En revanche, ce trafic a duré moins longtemps, de juillet à mars. Il ressort des différentes auditions des policiers que les mesures de contrôles systématiques instaurées en mai 2022 puis la directive du procureur Yves Le Clair, qui de facto supprimait dans bon nombre de cas les poursuites en dessous de 3 kilos, auraient favorisé l'émergence de ces trafics, avec des personnes ayant cherché des solutions pour continuer à écouler la marchandise et faire prospérer ces réseaux illicites. Les deux jeunes de 26 et 28 ans devaient être jugés en comparution immédiate vendredi. Finalement, le procès a été repoussé au 19 mai. En attendant, les deux prévenus, qui étaient arrivés libres à l'audience, dorment eux aussi en prison.

A noter enfin, qu'en l'état actuel de cette enquête, le neveu apparaît aux yeux des enquêteurs comme la tête de ce réseau et qu'aucun lien n'a été fait avec d'autres membres de la famille.