Total obtient l'autorisation pour un forage au large de la Guyane
« C’est une très belle victoire je viens d’apprendre par la direction de Total que l’arrêté préfectoral leur a été transmis », s'est félicité le président de la collectivité territoriale de Guyane, ce mardi 23 octobre 2018.
Le groupe Total débutera le forage d'un puits d'exploration dans la partie centrale du permis Guyane Maritime fin 2018 au plus tard début 2019 et sur une période de 4 mois. Un navire spécialisé pour les forages devrait quitter Singapour pour se diriger vers les eaux territoriales Guyanaises.
Cinq forages ont déjà été réalisés entre 2012 et 2013 dans la partie Sud-Est de ce permis mais aucune goutte exploitable du précieux or noir. Une situation qui a créé l’étonnement quand on sait que les voisins du Brésil, Suriname, Guyana et du Venezuela sont exploitants de pétrole offshore.
Dans la partie Nord-Ouest du périmètre, « la zone centrale n’a jamais, elle, été forée » a noté fin septembre le rapport de la commission d'enquête publique. « Les études menées par Total entre 2014 et 2015, intégrant toutes les données recueillies, permettent de mettre en évidence un potentiel d’exploration intéressant dans la zone centrale du permis », avait rappelé le rapport de la commission. Consultez le Rapport et conclusions commission d'enquête
L’enquête publique s’est déroulée en plein mois estivale, du 16 juillet au 23 aout dernier. Elle a connu une forte participation. Près de 7 183 avis dématérialisés ont été enregistrés, un record niveau Enquête Publique en Guyane selon la commission d’enquête.
La commission d’enquête ne s’est pas appuyée sur ses observations pour émettre sa décision mais plutôt sur celles de Total. Elle juge les réponses apportées par la société « complètes et argumentées ». Aussi elle préfère faire confiance à la technicité de spécialiste du pétrole, tout en émettant trois recommandations :
- Remettre en activité la Commission de Suivi et de Concertation sur le pétrole en Guyane afin d’impliquer l’ensemble des parties prenantes autour du projet.
- Établir un cahier des charges spécifique sur les procédures de rejet des boues dans l’océan et le traitement des boues toxiques.
- Mettre en œuvre un contrôle effectif de ces opérations de rejet et de traitement des boues toxiques.
La CTG a souligné que la signature de cet arrêté permet de concrétiser un accord de partenariat avec « le groupe pétrolier qui fixe la mobilisation de 10 millions d'euros par ce dernier au profit de l’économie locale », accord qui était subordonné « à l’autorisation du projet de forage ». « C’est une victoire pour l’ensemble de nos filières », déclare le président de la CTG.
L’arrêté du préfectoral ferait l'objet d'une publication prochainement.