Rencontre sur le site minier de la Montagne d’or d’une étudiante stagiaire
Mayat Charleton Guitteau est agée de 21 ans, elle est étudiante en 3ème année de licence professionnelle VALORESS, Valorisation des ressources du sous-sol.
Cette licence est ouverte depuis la rentrée 2017 en Guyane, à 16 étudiants au maximum, pour répondre au besoin de l’activité minière en Guyane. Ce diplôme vise à former des techniciens supérieurs.
Mayat Charleton Guitteau sur le site camp Citron de la Montagne d'Or (Photo : A.BeharyLS)
Cette année, ils sont 7 à être formés à la géologie appliquée à l’exploration et à l’exploitation des ressources du sous-sol, à la géologie de l’environnement minier en Guyane et à la réhabilitation des sites en milieu tropical. « Dans cette licence, nous étudions la géologie et surtout l’aspect environnemental et les droits. La finalité est un stage de 3 mois sur le terrain », précise Mayat Charleton Guitteau. Selon elle, « la culture guyanaise est mise en avant dans cette formation car le secteur minier existe depuis très longtemps ici. Il faudrait l’enseigner depuis le collège ou le lycée ».
Des anciennes exploitations minières autour de la Montagne d'Or. Les premières exploitations minières, légales et illégales, se seraient implantées dès la fin du 19ème siècle dans cette région. (Photo : A.BeharyLS)
Elle est actuellement en stage au camp Citron, au sud de Saint-Laurent du Maroni, pour la compagnie Montagne d’Or. Sur place, nous avons pu observer son activité avec le personnel de la compagnie. Il s’agit principalement d’un travail d’observation et de recueil de données. « C’est un travail nécessaire en amont de l’installation de l’industrie minière », confirme-t-elle. Ils prennent des données sur les instruments (station météo, baromètre, pluviomètre) qui permettront de livrer des conclusions sur la qualité et la quantité d’eau selon les saisons de l’année. « Ces données serviront à savoir comment sera utilisée l’eau dans l’industrie minière », précise-t-elle.
Quelles perspectives dans le secteur minier ?
En attend la fin du débat public et la phase de construction, si le projet minier de la Montagne d’Or est lancé, Mayat Charleton Guitteau aura le temps de poursuivre en Master durant 2 ans. « J’aurai le temps de revenir, postuler et pourquoi pas travailler pour eux dans l’environnement, la revégétalisation car ça commence dès le départ », affirme-t-elle. Pour la revégétalisation, elle précise qu’elle a déjà fait un processus de sélection des espèces végétales. « Il faudra les répliquer en serre, les reproduire pour les replanter sur le site après l’exploitation minière. Je vise justement un Master qui est spécialisé dans ce domaine ». Mayat Charleton Guitteau affirme que les métiers de la mine sont des métiers d’avenir. « Quand la mine fermera, nous pourrons travailler ailleurs pour une autre entreprise minière ou même des entreprises paysagistes. Il peut y avoir des besoins dans d’autres territoires comme aux Etats-Unis, en France ou en Nouvelle Calédonie » affirme-t-elle.
Vue aérienne du camp d’exploration Citron à 125km au sud de Saint-Laurent du Maroni accessible par la piste Paul Isnard et par voie aérienne. Une piste d’atterrissage pour petits avions et hélicoptères existe déjà. (A.BeharyLS)
Au bout de 12 ans toute l'activité s'arrête ?
« Ce n'est pas l'objectif », répond Pierre Paris, le président de la compagnie minière Montagne d’Or. La compagnie avait annoncé que l’exploitation devrait durer 12 ans. Cependant, elle n'espère pas s'en arrêter là. « Nous nous sommes rendu compte que nous avons un potentiel en périphérie de la fausse minière qui peut nous amener au-delà des 12 années. Ca nécessitera un investissement complémentaire », annonce-t-il. .
La compagnie Montagne d’or prévoit 750 emplois directs pour l’exploitation du gisement dont 350 conducteurs d’engins et 150 techniciens, ingénieurs, opérateurs et du personnel administratif. « Il y a des opportunités de métiers variés pour des Guyanais qui seraient intéressés », affirme Pierre Paris. Un plan de formation sur ces divers métiers a été lancé. « Nous travaillons avec le Greta, le RSMA pour commencer à former une partie du personnel dont nous avons besoin. Nous espérons bien que la licence permettra de former une partie de l’encadrement » précise-t-il. Une réflexion est menée pour une possible école des métiers de la mine en Guyane. La compagnie espère que 500 personnes seront formées d’ici 2022, date éventuelle de démarrage de l’activité.