themes/default/item_post.html.twig

Pourquoi les chiffres du brevet des collèges sont-ils aussi bas cette année ?

Si le taux de réussite au bac toutes voies confondues chez nous progresse de 2 points de plus par rapport à l’année dernière pour le DNB en revanche c’est la dégringolade. Seuls 69% des collégiens de troisième ont obtenu leur brevet, contre 80,1% en 2023. C’est près de 12 points de moins par rapport à l’année dernière.

  • Par: adminradio
  • Date:

Un taux de réussite qui a diminué, également mais dans une moindre mesure, au niveau national, passant de 89% l’année dernière à  85% cette année. On observe aussi des fortes baisses dans les académies de Créteil et de Versailles.

La principale cause est la suppression des correctifs académiques qui est la modification a posteriori du résultat final d’une académie. Conséquence: les résultats du brevet des collèges mettent en lumière les problématiques scolaires de notre territoire avec le décrochage scolaire et les difficultés des élèves allophones.

Selon Florent Hénnion, secrétaire académique du syndicat SNES-FSU Guyane, le territoire n’était pas préparé à la suppression des correctifs académiques. Il réclame le dédoublement des classes au collège dans les matières présentes lors de cet examen :

C'est vrai qu'au moment de la mise en œuvre des barèmes de notation, la prise en compte de certains éléments peut être différenciée d'une académie à une autre. Et ce qu'on remarque, c’est que la disparition de ces correctifs académiques amène à ce que l'ensemble des élèves soit évalué quasiment tous de la même manière.

Le cadre est le même pour tous, amène une forte baisse des résultats en Guyane, à Créteil et à Versailles. Ce qui est sûr, c'est qu'avec un barème qui est un petit peu plus national, nos élèves ont des résultats moindres.

Donc ça veut dire qu'on les a moins bien préparés au « standard national ». Et donc ça veut dire que très certainement, nos élèves auraient mérité un petit peu plus d'attention. On demande à pouvoir dédoubler toutes les matières brevets, mais pas que, d'ailleurs, aussi en langue.

Le Recteur de l’Académie de Guyane Philippe Dulbecco reconnaît que la suppression du correctif académique a été adoptée un peu trop tôt. Selon lui, le dédoublement des classes n’est pas suffisant, il faut mieux préparer les collèges au brevet des collèges :

Je pense que la fin des correctifs académiques, c'est une bonne mesure. C'est une mesure qui permet d'avoir la vérité des prix. Alors, c'est vrai que l'on a fait ça peut-être dans le contexte le plus délicat, le plus difficile, puisqu'on l'a fait au moment où on voyait arriver la cohorte, la promotion, Covid. Donc, c'est vrai que l 'écart, il est substantiel. Alors, il faut mieux les préparer. Donc, c'est vrai que certains collèges le font 15 jours, 3 semaines avant l'examen du DNB. On se met en situation de coaching, d'intensification de la préparation. Ce qui pose problème dans cette académie en réalité, c’est l'écart des résultats. Vous avez des établissements dans lesquels on n'est pas loin des 90, 95 %.

C'est l'écart de résultats entre les différents établissements. Et pour ça, il faut engager une politique académique qui permet à tous les établissements d’augmenter. Ceux qui sont en 95 doivent passer à 100 et ceux qui sont en 65 doivent passer à 75.

C'est dans les matières fondamentales, donc le français et les mathématiques, c 'est pouvoir créer un, deux, trois groupes différents. Et l'idée, c'est de les accompagner tous avec l'idée qu'il n'y a pas de frontières étanches entre les groupes.

Reste à savoir si cette politique d'académie portera ses fruits au prochain brevet. L'académie de Guyane manque cruellement de professeurs, dans un contexte socioéconomique difficile où une forte proportion d'élèves sont allophones. Le Rectorat maintient qu'il y a "un effort à fournir" à ce niveau-là.