Éducation : mieux comprendre et accompagner les enfants surdoués
Les élèves à haut potentiel intellectuel au cœur d'une conférence hier à l'université de Guyane.
Durant cette conférence des questions ont été abordées concernant les enfants surdoués, aussi appelés enfants intellectuellement précoces. Environ 150 personnes a assisté à cette conférence organisée par le rectorat, à destination des professionnels, des étudiants de l'ESPE et des parents. L'occasion de mieux comprendre ces enfants et de s'informer sur les dispositifs mis en place par l'éducation nationale pour les accompagner. Les parents et professionnels présents ont pu saisir le fonctionnement de leur enfant précoce afin de leur apporter une aide la plus appropriée.
Lutter contre les préjugés
En Guyane, il n'existe pas de chiffres précis sur le nombre d'enfants concernés. Mais en France, on estime qu'en moyenne, deux élèves par classe sont intellectuellement précoces. Il est très difficile de résumer les caractéristiques d’un élève précoce puisque leurs profils sont différents. « Nous souhaitons faire comprendre que les élèves intellectuellement précoces ne sont pas forcément en réussite scolaire. On entend souvent le préjugé disant que c’est l’élève premier de la classe à l’avant dans la salle », affirme Emilie Markour, enseignante et maître formateur spécialisée dans les enfants précoces.
Des dispositifs pour les enfants précoces
Chaque année, des formations sont proposées aux enseignants de l’académie de la Guyane. Ce sont des formations sur la base du volontariat. Elles permettent d’aider à la reconnaissance des élèves précoces et également de savoir comment les accompagner au sein de la classe. « Le saut de classe n’est pas une fin en soi. On peut demander juste pour une matière d’aller la suivre dans un niveau supérieur » précise Emilie Markour.
Conférence sur les enfants intellectuellement précoces à l'Université de Guyane (Photo : M.Romagnan)
Seul le collège privé Sainte-Thérèse de Rémire-Montjoly a mis en place un dispositif spécial pour ces élèves. Par ailleurs, il y a un manque en Guyane de neuropsychologues ou de psychologues scolaires pour diagnostiquer l'enfant.
Ericka, maman de 5 ans, décrit son parcours et ses interrogation de mère :
« J’ai commencé à m’interroger en tant que maman, quand je ne réussissais pas à le comprendre. Il avait beaucoup d’émotions fortes qu’un enfant de son âge ne devrait pas exprimer. C’était difficile à gérer. J’ai commencé à me documenter et j’ai trouvé que mon enfant ressemblait aux descriptions d’un enfant intellectuellement précoce. Après, j’ai pris la décision de rencontre une neuropsychologue. A l’école, il a fallu qu’il aille directement en moyenne section parce qu’il était déjà rentré dans les apprentissages. Le décalage avec les autres enfants s’est vite fait ressentir. Là, il est en CE1 et il risque d’aller au CM1 donc de sauter une deuxième classe. »