Education : « La Guyane connectée, combler les écarts», l’un des projets phare du rectorat pour renforcer la scolarité du secondaire dans les villages isolés
Ces premières classes ouvriront leurs portes pour la prochaine rentrée scolaire, dans plusieurs écarts sur le Haut Maroni, avant d’être généralisées sur tout le territoire guyanais. L’enseignement se fera à distance mais ce sera l'équivalent du présentiel avec une interactivité très forte soutient Philippe Dulbecco :
« C'est un projet que nous conduisons avec la Collectivité territoriale de Guyane, la mairie de Maripasoula, les chefs coutumiers, l'association SOS Jeunesse. Sur la dimension pédagogique, nous sommes allés chercher l'Université d'Aix-Marseille qui a un savoir-faire reconnu internationalement dans ce domaine. Tout sera fait pour que l'enseignement soit équivalent à l'enseignement en présentiel. D'ailleurs, le professeur fera cours à Maripasoula devant 5-6 élèves, en même temps que pour les écarts »
La mise en place de ce projet, estimé à 18 millions d'euros, répond à trois conditions nécessaires selon le recteur de l'académie de Guyane, une condition technologique (électricité, le satellite, l'installation des locaux), la dimension pédagogique pour trouver les enseignements volontaires pour entrer dans ces nouvelles modalités pédagogiques, le troisième volet est de constituer la cellule d'ingénierie pédagogique qui va accompagner ce beau monde pour concevoir et déployer et évaluer en cours de route ce travail.
Accueil du recteur à l’école primaire de Loka, un kampoe de Papaïchton (Photo : Académie de Guyane)
Philippe Dulbecco a listé les moyens (techniques et humains) qui seront nécessaires à la mise en ce place de ce dispositif : un répétiteur, un intervenant en langue maternelle qui connaît bien les enfants du village sera présent dans cette classe. L'enseignement se fera à distance avec une douzaine de professeurs volontaires accompagnés par une cellule d'ingénierie pédagogique. Un professeur itinérant et l'appui de SOS Jeunesse pour l'accompagnement périscolaire. Ce projet doit prendre en compte d'autres paramètres :
Les classes sont installées là où on peut pointer le satellite facilement. Il faut que l'alimentation en électricité soit garantie. Nous travaillons avec des sites où l'alimentation est redondante (thermique et solaire) de façon à ce que si une source est défaillante, l'autre peut prendre le relais. Nous espérons être opérationnels pour le mois de septembre. »
Outre ce projet de « Guyane Connectée : combler les écarts», le recteur a également annoncé le développement de classes bilingues français-portugais dans l’est du territoire, et dit réfléchir à la création d’une brigade de remplacement à distance pour certaines disciplines.
Les élèves ont présenté en direct un "journal" au recteur sur le thème du harcèlement (photo : Académie de Guyane)
Enfin, sur la question du nombre d’enfants non scolarisés, Philippe Dulbecco a déclaré que les travaux de recensement étaient terminés. L'Observatoire de la Scolarisation et de la Réussite Éducative devrait tenir prochainement une réunion pour annoncer les chiffres officiels ; des chiffres inférieurs, selon le recteur, aux 10.000 mis en avant dans un rapport de l’UNICEF il y a quelques années.
En savoir + : L'invité du 7h - Philippe Dulbecco (Victor Zammit - Radio Péyi Janvier 2023)