Colère des élèves de Félix Eboué

Les élèves et les enseignants du lycée Félix Éboué ont décidé de bloquer l'accès à l'établissement ce matin afin de dénoncer les problèmes du lycée.

Environ 250 élèves ce sont rassemblés devant leur établissement et ont refusé d'aller en cours. Ils protestent contre les dysfonctionnements rencontrés dans leur lycée : des emplois du temps jugés non pédagogiques, avec des blocs de plusieurs heures d'une même matière dans une journée, ou encore des pauses déjeuner trop courtes.

Des lycéens « exemplaires »

Depuis le début de cette rentrée, les enseignants estiment que les élèves ont été irréprochables. « Les élèves ont été appelés bien des fois à 7h du matin sans qu’on ait rien à leur proposer » selon Christophe Bouchy, professeur et membre du conseil d’administration. Il assure que les professeurs sont solidaires de ce mouvement. Plusieurs d'entre eux étaient présents devant l'établissement aux cotés les lycéens ce matin.

« Partout ailleurs, une rentrée organisée dans ces conditions aurait débouché sur des violences. Ici non. Les lycéens ont été parfaitement calmes. Il y a une désorganisation importante, aujourd’hui ils le disent de manière exemplaire » rajoute Christophe Bouchy.

Les élèves du lycée Félix Eboué bloquant l'accès de l'établissement dès 6h30 du matin. Photo : N.Mézil

Des emplois du temps jugés non pédagogiques

Des volumes horaires trop importants dans la semaine pour une matière, des plages horaires trop larges sont les soucis rencontrés par les élèves et les enseignants. Les élèves affirment qu’ils peuvent se retrouver avec 9h de langues vivantes en une semaine ou avoir cours de 7h à 13h puis de 14h30 à 17h30 non-stop. Rappelons que la rentrée au lycée Félix-Éboué s'est faite avec 10 jours de retard faute d'emplois du temps, et après un débrayage des enseignants.

Le lycée Félix Eboué offre des formations en BTS et en classe préparatoire. Dans ces sections également les étudiants dénoncent une désorganisation. Soraya Barthélémy Resqui, étudiante en classe prépa fait savoir que des conventions ne sont pas signées avec des universités en métropole pour les classes prépa.

« Cela fait un moment que ces conventions doivent être ratifiées par madame la proviseure. On demande à ce que notre scolarité soit organisée, à faire des études et on passe à côté de choses élémentaires ».

Un manque de dialogue avec le chef d’établissement

Prévenue du mouvement de ce matin, la proviseure du lycée a rencontré hier une délégation de lycéens. Parmi eux, Teyssann Véro, étudiant en BTS au lycée Félix Eboué et représentant des lycéens précise que la proviseure a tenté d’utiliser un moyen de pression en disant qu’elle ne fera pas appel à la police mais que les noms de chaque élève bloquant l’accès allaient être relevés pour convoquer les parents. Néanmoins, il y a eu quelques avancées concernant la restauration. La proviseure a annoncé que le lycée aura prochainement un prestataire en restauration respectant les normes d’hygiènes et qu’il y aura une cantine d’ici 2019.

Une rencontre a lieu dès 9h avec la direction de l’établissement. Elèves, parents et professeurs y ont participé avec le directeur de cabinet du rectorat et des agents de la CTG. Ils sont sortis insatisfaits "Nous avons le sentiment général d'avoir été lésés et que rien nebougera" déclare Teyssan Véro, le représentant des lycéens. Un point de communication et d'information à destination de tous les élèves se tiendra demain à 7h devant le lycée Félix Eboué.