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Un délai d’un mois pour l’application du pass sanitaire en Guyane

A l’issue d’une Cellule interministérielle de crise (CIC) ce mardi 10 août, Thierry Queffelec, le préfet de Guyane a annoncé le report de l’application du pass sanitaire sur le territoire. Le couvre-feu le dimanche dans 5 communes est de retour pour lutter contre la propagation du variant Delta qui est désormais le virus majoritaire des cas détectés.

  • Par: abehary
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Thierry Queffelec, le préfet a annoncé hier le report d’un mois de la mise en œuvre du pass sanitaire en Guyane. L’objectif est de permettre à un maximum de personnes qui le souhaitent de se faire vacciner. A compter du 8 septembre, il n’y aura pas d’aménagement pour la Guyane et la loi s'impose. Il a souligné que l’obligation vaccinale des soignants est « intangible ». 

Un mois pour réfléchir et faire son choix

A l’issu de la CIC, le préfet Thierry Queffelec a annoncé le report au 8 septembre de la mise en œuvre du passe sanitaire en Guyane (à voir ici en vidéo) :

« Le temps de la parole régalienne disant qu’il faut aller se faire vacciner est dépassé. Maintenant, nous sommes dans un temps de conviction, de conviction individuelle. Un mois permettra de prendre une décision sûre. En aucun cas les gens ne pourront dire : On n’a pas eu le temps d’être concertés, de réfléchir. Les gens prendront leur décision et après, la loi s’appliquera telle quelle […] Il n’y aura aucune adaptation. »

Après des échanges avec les élus et le monde économique, notamment la Chambre de commerce et d'industrie et le Medef, Thierry Queffelec a rappelé que « l’esprit de la loi est que le pass sanitaire amène les gens à réfléchir à aller vers la vaccination. Il apporte des facilités pour vivre autrement. » La loi permettant aux préfets des Outre-mer de décaler la date de mise en œuvre du dispositif, la décision a été prise « à l’unanimité » d’activer ce levier :

 « On est différents, on reconnaît cette différence-là. On le décale d’un mois avec une clause de revoyure dans quinze jours. Ce mois est destiné à ce que chacun prenne conscience que la vaccination est importante, que c’est une solution qui existe. On n’a pas d’autre solution à proposer. Je souhaite qu’il y ait un mois de débat avec les personnes vaccinées, qu’elles puissent dire pourquoi elles sont vaccinées », rappelle Thierry Queffelec. 

Le but est d’augmenter le nombre de personnes vaccinées en Guyane avant l’entrée en vigueur du pass. « Le passe sanitaire est destiné à augmenter la part de la population qui va vers le vaccin. On a encore énormément de marge. La loi est la loi. Je peux la déplacer car j’estime qu’en un mois, on peut amener la population à avoir une autre réflexion. »

Ce délai est applicable à tous les nouveaux établissements soumis au pass sanitaire, y compris donc les établissements de santé et médico-sociaux : l’accueil des visiteurs et des patients non urgents n’est donc pas encore soumis à la présentation du pass sanitaire.

Par contre attention, il n’est pas applicable aux professionnels soumis à l’obligation vaccinale : si ces professionnels ne sont pas vaccinés, ils doivent présenter leur résultat de test négatif de moins de 72h (ou test positif de plus de 11 jours et moins de 6 mois) pour pouvoir prendre leur service.

Lieux où le pass sanitaire est déjà appliqué

Ce report du pass sanitaire ne s’applique pas à tous les établissements et lieux accueillant du public. Depuis le 21 juillet 2021, certains secteurs d’activité appliquent déjà le pass sanitaire en Guyane et sont maintenus :

  • Les salles d’auditions, de conférences, de projections, de réunions, de spectacles ou à usages multiples.

  • Les chapiteaux, tentes et structures recevant du public.

  • Les salles de jeux.

  • Les établissements à vocation commerciale destinés à des expositions, des foires-expositions ou des salons ayant un caractère temporaire.

  • Les établissements de plein air (terrains de sports, stades, piscines…), carbets touristiques, parcs zoologiques.

  • Les établissements sportifs couverts.

  • Les lieux de culte, s’ils sont utilisés pour un autre usage que les cérémonies religieuses.

  • Les musées et salles destinées à recevoir des expositions à vocation culturelle ayant un caractère temporaire, sauf pour les personnes accédant à ces établissements pour des motifs professionnels ou à des fins de recherche.

  • Les bibliothèques et centres de documentation, à l’exception des bibliothèques universitaires et des bibliothèques spécialisées.

  • Les événements culturels, sportifs, ludiques ou festifs organisés dans l’espace public ou dans un lieu ouvert au public et susceptibles de donner lieu à un contrôle de l’accès des personnes.

  • Les compétitions et manifestations sportives soumises à une procédure d’autorisation ou de déclaration, qui ne sont pas organisées au bénéfice de sportifs professionnels ou de haut niveau, dès lors que le nombre de participants est au moins égal à 50 sportifs par épreuve.

Retour du couvre-feu le dimanche dans 5 communes

Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury, Macouria et Kourou sont les communes les plus touchées par cette amorce de quatrième vague. L’incidence hebdomadaire dépasse à nouveau les 400 cas pour 100 000 habitants dans les trois communes de l’Île-de-Cayenne, depuis le début du mois. Dans les Savanes, elle atteint désormais les 300 cas pour 100 000. En conséquence, le préfet Thierry Queffelec a annoncé, hier, le rétablissement du couvre-feu le dimanche.

La population doit donc se confiner du samedi 20 heures au lundi 5 heures. Les commerces et les établissements publics resteront fermés le dimanche. Dans les autres communes, les mesures de freinage de l’épidémie ne changent pas. Le couvre-feu s’y applique de 20 heures à 5 heures.

Le préfet promet “énormément de contrôles de police et de gendarmerie. On s’aperçoit que certains sont un peu borderline et ne comprennent pas que l’on sera dans un mode de tension totalement différent. Cette quatrième vague va concerner les 78 % de la population qui ne sont pas vaccinés. "

(Sources : Préfecture de Guyane, ARS, Santé publique France)