Pass sanitaire : échanges et achats de faux pass en Guyane
De nombreux pass sanitaires frauduleux ont été repérés depuis l'entrée en vigueur de la mesure, selon le ministère de l'Intérieur, et plus de 400 enquêtes sont en cours. Des investigations dont les données sont centralisées à la Sous-direction de la lutte contre la criminalité financière. Qu'ils soient échangés entre proches ou même achetés sur les réseaux sociaux, les faux pass circulent de plus en plus.
Un ultime moyen pour éviter de se faire vacciner tout en accédant aux loisirs ou pour conserver son emploi
Nous avons rencontré un jeune Guyanais qui a préféré garder l'anonymat. Il raconte qu’il s'est procuré son faux pass sanitaire sur l'application Snapchat :
« J’ai vu qu’un contact sur Snap vendait des faux pass. J’ai payé 250 euros. En moins de 24h, j’ai reçu le pass. Il m’a envoyé un lien prouvant que j'étais déjà enregistré sur Ameli. J’ai aussi reçu des messages et des e-mails de confirmation ».
Il est donc possible de se procurer un "vrai faux" pass sanitaire s'implement en livrant son nom, prénom, numéro de sécurité sociale. L’acheteur a ensuite accès, en quelques heures sur son compte Ameli - Assurance Maladie, à une attestation de vaccination. Une fraude vraiment plus sophistiquée qu’ un habitant de Rémire-Montjoly qui voudrait lui aussi se procurer ce précieux sésame :
« Je suis prêt à acheter un faux pass car je ne souhaite pas me faire vacciner. D’ailleurs, s’il faut l’acheter pour l’ensemble de ma famille, je le ferai. Je constate qu'il est demandé partout alors je ne vais pas me priver des restaurants que j'apprecie »
Des faux pass qui sont très coûteux mais pour accéder aux divertissements, utiliser gratuitement celui d’autrui est toutefois la méthode la plus répandue. « Une amie m’a passé son pass sanitaire. Je l’utilise car je n’ai pas envie d’aller me faire vacciner en espérant que je n’aurai pas à ce pass utiliser pour la vie », témoigne une jeune femme de 23 ans.
Quelles sont les sanctions pénales de ce phénomène frauduleux ?
La peine maximum est de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende pour les détenteurs d’un "vrai faux" pass sanitaire. Quant à ceux qui prêtent leur pass sanitaire ou qui proposent leur service pour s’en procurer : ils risquent une amende de 750 euros et 1 500 euros en cas de récidive.
Face à la menace du variant Omicron, Olivier Véran, le ministre de la Santé souhaite inscrire dans la loi, le principe de contrôle d’identité. Si le texte est adopté, les lieux accueillant du public avec le pass devront vérifier les documents d’identité de leurs clients.
En attendant, l'Assurance Maladie et le ministère de l'Intérieur utilisent désormais des outils numériques comme l’intelligence artificielle, une technique pour cibler les anomalies sur les bases de données.
Pour l’heure en Guyane, les forces de l’ordre ne déclarent aucune connaissance de ce phénomène.
(O. Nestar / A. Behary-L-S)