Le CTS favorable aux essais thérapeutiques en totale transparence
Comme chaque semaine, le CTS s’est réuni autour de plusieurs questions majeures relatives à la crise sanitaire liée au Covid-19. À l’issue de cette rencontre, le comité a émis un certain nombre de recommandations à destination des autorités sanitaires, fondées sur l’évaluation de la situation épidémiologique sur le territoire.
Le Comité scientifique territorial se déclare favorable à la tenue sur le territoire d’essais cliniques susceptibles de contribuer à l’avancée des recherches sur un protocole de soins contre la Covid-19, sous réserve d’une totale transparence sur les modalités de réalisation de ces essais.
A noter que le Comité territorial scientifique s’est entretenu au cours de cette séance avec le Guyanais Olivier Hermine, Hématologue à l’Hôpital Necker à Paris, et investigateur d’essais cliniques envisageant la piste du tocilizumab dans le cadre des soins de cas sévères, afin de profiter de son expertise. Dans le quotidien Le Parisien, Olivier Hermine explique qu’il s’agit d’une molécule que l'on retrouve dans des médicaments qui servent depuis 2010 à traiter 10 000 des 200 000 personnes en France atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Elle leur est injectée afin de bloquer une protéine, l'interleukine-6, qui est responsable de l'inflammation qui cause leurs symptômes. Or, dans 5 à 10 % des cas, le coronavirus peut générer une hyperréaction inflammatoire, explique le professeur Olivier Hermine. Cette tempête immunitaire, appelée « orage cytokinique », est suspectée de créer des insuffisances respiratoires sévères pouvant conduire au décès du malade. D'où l'idée des médecins de tester ce médicament.
Le Président de la CTG Rodolphe Alexandre a souhaité inviter le professeur Olivier Hermine à venir en Guyane à la rencontre des médecins impliqués chaque jour dans la lutte contre le Covid-19, invitation à laquelle ce dernier a répondu favorablement, avec une arrivée prévue le 9 juillet prochain.
Des informations fournis par l'ARS avec davantage de transparence
Les CTS demande à l’ARS, face aux données contradictoires qui circulent, une totale transparence sur la capacité actuelle en lits de réanimation des trois hôpitaux de Guyane; sur la marge dont disposent ces établissements pour pouvoir véritablement augmenter cette capacité tant d’un point de vue humain que matériel sur la capacité de la Martinique et de la Guadeloupe à accueillir des patients guyanais supplémentaires dans le cadre d’éventuelles prochaines évacuations sanitaires; sur les indicateurs relatifs aux mouvements de médecins hexagonaux en Guyane dans le cadre du recours à la réserve sanitaire, entre ceux qui arrivent et qui font l’objet d’une médiatisation systématique et ceux qui repartent sans que l’on en soit informé; sur la géolocalisation des cas à l’échelle infra-communale, de manière à permettre une action mieux ciblée des acteurs de la prévention présents sur le terrain.
Un avi concernant l'arrivée de Patrice Latron nommé directeur de crise en Guyane
Le CTS se réjouit de l’arrivée en Guyane d’un Préfet coordinateur spécialement dédié à la crise Covid, dont il attend une clarification des missions, objectifs et moyens de l’État face à cette crise, ainsi qu’une transparence accrue dans la communication entre les services de l’État et les acteurs locaux institutionnels et associatifs.
Une recommandations renouvelée : l'hôpital de campagne type Mulhouse
Le CTS réitère son appel pour l’arrivée urgente d’un hôpital militaire de campagne disposant d’une unité de réanimation à part entière (à l’instar de celui qui avait été installé à proximité de l’hôpital de Mulhouse) en prévision du pic annoncé pour la fin du mois de juillet, que les capacités actuelles des hôpitaux de Guyane ne permettront à l’évidence pas d’absorber.