L’utilisation de l’ivermectine déconseillée en prévention ou en traitement du covid-19
Depuis plusieurs semaines, des patients, familles, représentants politiques et syndicaux réclament la libéralisation de ces traitements en ville, estimant que ceux-ci éviteraient les formes graves de COVID. Dans un communiqué, les signataires rappellent que « la liberté de prescription est garantie par la réglementation ».
A ce jour, l’Agence française du médicament, l’Agence européenne et l’Agence américaine déconseillent l’utilisation de l’ivermectine, en prévention ou en traitement du COVID.
« Des intoxications graves ont même été rapportées par l’Agence américaine suite à une utilisation détournée de cet antiparasitaire ».
La réglementation fixe également le rôle et la responsabilité du pharmacien. Elle prévoit notamment : « Lorsque l'intérêt de la santé du patient lui paraît l'exiger, le pharmacien doit refuser de dispenser un médicament. Si ce médicament est prescrit sur une ordonnance, le pharmacien doit informer immédiatement le prescripteur de son refus et le mentionner sur l'ordonnance. » Si le médecin prescrit un médicament en dehors de son indication autorisée, il assume personnellement la responsabilité en cas d’événement indésirable, quand bien même le produit aurait été réclamé par le patient. Le pharmacien qui aura accepté la délivrance du produit partagera la même responsabilité.
Malgré les espoirs qu’avaient soulevés ces traitements et les recherches poussées dont ils ont fait l’objet, la communauté scientifique s’accorde à déconseiller ces traitements, qui n’ont pas montré d’efficacité en termes de prise en charge précoce et peuvent, au contraire, retarder la prise en charge du patient.
« Les seuls traitements actuellement recommandés pour le COVID hors milieu hospitalier relèvent de traitements symptomatiques (paracétamol en particulier) et de surveillance de la saturation voire la supplémentation en oxygène. Dans certains cas, le médecin peut également prescrire, en relation avec ses confrères hospitaliers, des anticorps monoclonaux. »
Dans le communiqué, les signataires déplorent « toute incitation à une recherche clinique sauvage, potentiellement dangereuse pour les patients, et dont aucun résultat ne pourrait valablement être tiré ». Toute recherche clinique sauvage peut faire l’objet de poursuites pénales, indique les signataires :
« La science n’est pas le fruit d’un débat d’opinions. Elle est le fruit de recherches scientifiques et d’un consensus au sein de la communauté médicale ».
Les signataires encouragent le recours la vaccination, seul traitement préventif démontré à ce jour comme efficace :
« La vaccination limite le risque de contracter la maladie, de développer une forme grave et de contaminer ses proches. Elle protège la personne vaccinée et contribue à la protection de tous. Ils soulignent que le vaccin utilisé en Guyane est sûr. Il est le fruit de recherches anciennes et a déjà été administré à plusieurs centaines de millions de personnes ».
Les signataires invitent la population à éviter l’absorption massive d’informations trompeuses et reprendre le chemin de la confiance et du dialogue avec leur médecin et leur pharmacien, seuls à même de les conseiller valablement sur ces sujets. Ils s’engagent à combattre, par tous les moyens autorisés disponibles, les informations trompeuses qui mettraient en danger la vie d’autrui.