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COVIPLASM : « Ces essais ne doivent pas faire peur à la population », selon le CHC

Des essais thérapeutiques vont être mis en place au CHC Andrée Rosemon. Une équipe de l'établissement hospitalier cayennais a tenté de rassurer lors d'une conférence ce mercredi matin. Des essais thérapeutiques qui font débat depuis quelques jours.

  • Par: abehary
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C’est un sujet qui fait beaucoup débat depuis que la professeure de médecine Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, a annoncé qu'elle projette de mettre en place des essais thérapeutiques Coviplasm.

Karine Lacombe annonce le 25 juin lors de son audition devant la commission d'enquête ses essaies thérapeutiques en Guyane. 

Ce matin le professeur Narcisse Elanga, chef du service pédiatrie du Centre hospitalier de Cayenne (CHC), le professeur Magalie Pierre-Demart, cheffe du laboratoire du CHC, le professeur Félix Djossou, chef du service des maladies infectieuse au CHC, Mathieu Nacher, professeur des universités, praticien hospitalier et directeur du CIC et le professeur Pierre Couppié, chef du service dermatologie au CHC ont tenu une conférence de presse pour répondre aux inquiétudes des élus, des associations et à une partie de la population. Objectif : faire le point sur les essais qui vont concrètement être pratiqués, pour quelles raisons et dans quelles circonstances. De nombreuses demandes de recherches ont été envoyées en Guyane mais seulement deux verront le jour : Discovery ainsi que Coviplasm.

« Coviplasm va comparer des groupes de patients. Un groupe de patients à qui l'on donne le plasma d'un patient convalescent et à un groupe de patients qui n'ont pas reçu ce plasma. A la fin, dans chaque groupe, on observe le nombre de patients qui ont davantage besoin d’oxygène, ceux qui sont entrés en réanimation et le groupe avec le plus de décès. Discovery : utilise des médicaments antiviraux comme Remdesivir, Kaletra, combinaison kaletra-interféron, et hydroxychloroquine. Discovery a été le premier essai français mis en place mais il n'y a pas eu le nombre d'inclusions souhaité pour donner toutes les réponses », explique Félix Djossou, chef de l'unité des maladies infectieuses et tropicales au CHC

Des essais thérapeutiques inscrits dans des protocoles très cadrés

« Ces essais ne doivent pas faire peur à la population » rassure Magalie Pierre-Demart, cheffe de service du laboratoire au CHC. Ces outils sont inscrits dans des réglementations très cadrées. « C'est notre rôle d'expliquer ce que l'on fait et surtout d'apporter les preuves que l'on ne fait pas n'importe quoi », précise Magalie Pierre-Demart. Lors des publications des résultats, il faut être en mesure de prouver que chaque patient inclus a donné son accord et que le projet lui a bien été expliqué. « Se poser des questions est normal mais s'opposer systématiquement ne me parait pas pertinent », ajoute-t-elle. Des essais qui sont annoncés par les spécialistes du CHC « adaptés aux pratiques locales et au terrain ».

Karine Lacombe a annoncé sa venue en Guyane ce jeudi 2 juillet. Pourtant, « elle n’est pas la bienvenue », a déclaré à l’issue d’une réunion du Comité de gestion de crise, Rodophe Alexandre, le président de la collectivité territoriale de Guyane, entouré des sénateurs Antoine Karam et Geoges Patient. Les élus Guyanais ont également demandé au préfet de prendre toutes les dispositions pour qu’elle ne soit pas accueillie en Guyane.