Le Malani dans les eaux saint-laurentaises
Attendu à 11 h 00, c'est avec un heure trente d'avance que le Malani a accosté sur le débarcadère flambant neuf, construit pour l'amarrage du bac qui va remplacer la Gabrielle. Pris en main par l'équipage et les techniciens de la DEAL. Durant près de deux heures, le nouvel équipement a été ausculté de fond en cale pour détecter la moindre avarie. Pour l'instant tous les voyants sont au vert.
Durant la semaine à venir d'autres tests seront opérés et une formation spécifique sera délivrée à l'équipage pour permettre une bonne prise en main, des machinistes qui devront s'accommoder aux nouveaux équipements de pilotage.
Un outil qui n'a rien à voir avec la Gabrielle. Plus grand, il peut transporter 20 véhicules contre 8 pour l'ancien. Il demande donc un temps d'adaptation pour une meilleure prise en main, explique Brunet Frédéric, Capitaine de la Gabrielle et futur capitaine du Malani :
« Ça n’a rien à voir. C’est un autre système de navigation. Nous aurons une formation indispensable avec les constructeurs pour maîtriser un outil bien plus électronique »
Le Malani, baptisé ainsi du nom d’un cours d’eau du Haut-Maroni, qui matérialise une partie de la frontière entre la Guyane et le Suriname, est un ferry-bac de 39 mètres, ouvrage des chantiers de la CNOI à l’Île Maurice.
Ce projet initié depuis 2010 par la CCIG et la Région Guyane est le fruit d’un long travail de coopération transfrontalière entre la Guyane et le Suriname. Il a bénéficié de financements issus de fonds européens (75%), de fonds régionaux de développement et d’un montage financier jusqu’ici inédit avant la signature de l’Accord d’Albina.
La construction de ce nouveau navire de type ferry s’est globalement bien déroulé mais le point dur a été le transport maritime de l’Île Maurice vers la Guyane, explique Jean Charles Davi - Chargé d'affaire Chantier naval de l'océan Indien :
« La crise sanitaire a dérégulé le transport maritime, ce qui a amené à des difficultés pour trouver un navire de transport. Et puis arrivé en Guyane, les mauvaises conditions météo d’hier ont provoqué de grosses frayeurs »
Les marins disposent en tout cas de beaucoup de temps pour cette adaptation dans la mesure où, les travaux permettant l'accostage du côté surinamais n'ont pas encore débuté. Et lorsque l'on sait que côté français, ils ont durée plus d'un an, tout laisse à penser à une mise en service effectif pour l'année 2023.