Guyane-Suriname : perspectives et bilan du 3e Conseil du Fleuve
Les échanges ont couvert un large éventail de thématiques, allant de la sécurité transfrontalière à la gestion des flux migratoires, en passant par la préservation de l’environnement, du développement économique, la coopération sanitaire et les échanges culturels.
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Laurent Delahousse, conseiller diplomatique auprès du préfet de Guyane, a souligné les défis de la coopération sécuritaire :
« Depuis la mise en œuvre en début d’année de la coopération policière le bilan est plutôt positif. Malheureusement, le sous-équipement des forces de sécurité surinamaises reste un frein, même si l'accord de coopération policière de 2006 commence à porter ses fruits avec plus de 100 patrouilles conjointes depuis janvier qui ont permis de nombreuses saisies et interpellations ».
En matière de coopération économique, il a fallu rassurer les autorités surinamaises concernant la continuité du service de transport fluvial avec le bac La Gabrielle dont la gestion sera transférée à la CTG. La mise en service du nouveau ferry Le Malani, tant attendu, a aussi été discutée.
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Accusant près d’un an de retard, il reste quelques ajustements techniques à finaliser avant son lancement début 2025. Ce ferry, quatre fois plus grand que son prédécesseur La Gabrielle, permettra d’augmenter la capacité des échanges commerciaux. « Le Malani va apporter une possibilité de fort développement des échanges, pouvant transporter jusqu'à quatre camions, » a précisé le diplomate français.
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Jean-Paul Fereira, le 1er vice-président de la CTG chargé du Développement durable et de la Transition écologique a mis en avant l'implantation de Total Énergie au Suriname comme « une opportunité d'accroître les échanges économiques ». Un conseil d'affaires a été proposé pour offrir aux entrepreneurs une vision nouvelle du Suriname, au-delà des échanges touristiques et économiques déjà existants.
Un focus sur l’exploitation minière et l’environnement
Le Conseil a également mis l’accent sur la lutte contre les pratiques minières illégales, notamment l’orpaillage. Les autorités françaises ont rappelé les défis posés par l’utilisation du mercure au Suriname, un sujet encore mal encadré malgré la signature de la Convention de Minamata. Il s’agit d’un traité international visant à protéger la santé humaine et l'environnement contre les effets néfastes du mercure :
« Plusieurs tonnes de mercure utilisées chaque année en Guyane proviennent des comptoirs surinamais le long du fleuve. Nous attendons des efforts au Suriname sur la réglementation environnementale et son application, » a insisté Laurent Delahousse.
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L’usage du mercure dans les bassins versants au Suriname reste encore une problématique environnementale majeure car cette activité polluante a un impact sur le Maroni, sur les population qui se partagent le fleuve.
Cependant, des signaux positifs émergent. Les autorités surinamaises montrent une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux et climatiques, renforçant leur engagement sur la scène internationale.
Cependant, des signaux positifs émergent. Des groupes de travail techniques seront mis en place tout au long de 2025, avec une prochaine réunion prévue en Guyane en octobre.