Des villes de Guyane se lancent dans la coopération internationale avec celles du Bénin
Une coopération entre les villes de Macouria en Guyane et de Grand Popo au Bénin a déjà commencé depuis 2 ans grâce à Monique Blérald, la présidente de l’Observatoire régional du carnaval de Guyane dont le siège se trouve dans la commune. En 2022, la ville de Macouria a répondu à un appel à projets du ministère des Affaires étrangères, notamment sur le volet sport. Une délégation est déjà partie l'année dernière pour permettre de rencontrer des jeunes au Bénin. Ils ont eu une initiation à la natation avec un expert de la Guyane.
A ce titre, la municipalité a pu faire venir des jeunes du Bénin pour les initier au kitesurf dans le cadre du prochain appel à projets. La coopération doit se poursuivre et se développer, explique Monique Azer, 1ère adjointe au maire de Macouria chargée de la culture, du tourisme et du patrimoine.
« Notre prochain appel à projet se termine en 2023 d'où la venue de la délégation et faire évoluer le projet. Il faut dresser le bilan de ce qui a été fait, afin de répondre à un autre appel à projets pour aborder de nouvelles thématiques comme la transition écologique, la culture, etc»
La coopération internationale : un levier de développement
« La volonté de travailler à construire, renforcer, consolider ce levier doit pouvoir nous amener à laisser des empreintes aux générations futures, estime Jocelyn Ahayi, maire de Grand Popo. Une coopération qui provient aussi d’une volonté politique du président de la République Patrice Talon de s’ouvrir vers l’extérieur, explique le maire :
« Macouria et Grand Popo sont deux communautés frères qui se regardent à distance. L'histoire nous a distancé mais la volonté des élus que nous sommes, amène à pousser cette distance par nos actions et volontés. Autrefois, la coopération n'était que gouvernementale. Je remercie le Président Talon qui, par la prise de lois nécessaires, a permis cette ouverture en donnant le pouvoir aux maires et élus de s'ouvrir au monde extérieur, de voir ce qui est faisable pour le bien-être de la communauté »
A Mana, l'idée de coopération a germé en permettant à une délégation de jeunes de partir en Afrique, et faire venir une délégation africaine ici, d'abord sur la base de la thématique agricole. Au fur-et-à mesure, l’équipe municipale Mananaise s’est rendu compte qu'il fallait l'ouvrir à d'autres secteurs. Conséquence : trois dossiers de coopération internationale ont été montés avec un projet commun pour Mana, Sinnamary et Macouria. Le consortium communal a répondu à un appel à projets. De quoi montrer que « la Guyane n’est pas sous cloche », soutient Albéric Benth, le maire de Mana :
« Politiquement parlant, nous ne fonctionnons que sur nous-même. Il était important de voir avec nos populations, voire nos jeunes et moins jeunes. Montrer à nos jeunes qu'on peut aller voir ailleurs »
Le travail de coopération peut être axé sur la lutte contre la malnutrition ou sur la production bio entre les différentes communes. L’échange peut se faire aussi sur un partage d’expérience notamment sur les changements climatiques, explique le maire de Grand Popo, Jocelyn Ahayi :
« Il y a d'autres axes que nous souhaitons ouvrir comme l'éducation ou encore le changement climatique où Grand Popo ou Macouria subissent les mêmes effets de ce phénomène. Nous pouvons partager les expériences et s'accorder ensemble pour tendre vers une politique de résilience ou d'adaptation de la population »
Maripasoula rejoint le consortium et signera une convention avec la commune de Zè en avril prochain.