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La Guyane pas totalement absente à Belém

Pourtant invité par le président brésilien Lula, Emmanuel Macron n'a pas daigné se rendre à Belém, la capitale de l'Etat du Para, où se déroule depuis hier (mardi 8 aout) le Sommet des présidents Amazoniens. Le chef de l’Etat n'a pas envoyé de ministres, ni de représentant élus de Guyane, territoire français qui partage pourtant une partie de l'Amazonie avec 8 autres pays sud-américains. Une situation qui agace au niveau local comme au niveau national. Pour autant des associations et organisations guyanaises étaient bien présentes à Belém.

  • Par: adminradio
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Un rendez-vous manqué de l’Etat que le président de la CTG, la Collectivité territoriale de Guyane n’a pas oublié de commenter cette absence ce matin lors du lancement officiel des journées des peuples autochtones de Guyane :

« La Guyane ne pourra pas s’en sortir dans ce bassin amazonien dans lequel nous vivons, si l’Etat ne sort pas de son jacobinisme exacerbé qui consiste à toujours vouloir tout décider depuis Paris. J’ai pris comme exemple ce sommet à Belèm où la Guyane qui fait partie de l’Amazonie ne puisse pas y être associée ».

Si la chaise de l'État français est restée vide, des organisations et associations de Guyane étaient bien présentes à Belém.

Avant la rencontre des présidents d’Amazonie, a précédé “Le dialogue Amazonien”, un autre événement au Brésil. Il a permis des rencontres et des conférences débats entre différents acteurs de la forêt amazonienne.

Parmi eux la FOAG, la Fédération des organisations autochtones de Guyane. L’absence de la France suscite de vives interrogations au niveau international selon Aulaguea Thérèse, vice-président de la FOAG, présent à Belém :

« A l’international, on se demande si la France va suivre les recommandations prisent par les différents pays du bassin amazonien évoqué à Belém et si les accords-cadres et les documents engrangés par la société civile durant « Le dialogue amazonien » vont être pris en compte lors de la COP30 qui aura lieu l’année prochaine également à Belém »

Le FOSPA Guyane (Forum social Pan amazonien de Guyane), mené par Nora Stephenson, a également donné une conférence vendredi (4 août) afin « d’énoncer les aberrations d'un système établi depuis la colonisation et qui maintient les pays du Sud y compris la Guyane dans une extrême pauvreté », malgré l’absence de représentants de l’Etat, le FOSPA a pu rencontrer différents chefs coutumiers et ministres brésiliens, indique Jessika Delar-René, membre d'Eden Guyane - FOSPA :

« Les ministres brésiliens ont été très sensibles et très surpris de la posture de l’Etat Français vis-à-vis de la Guyane, de ses anciennes colonies et du Brésil puisque l’invitation n’a pas pu aboutir à une fin positive car une ambassadrice n’est pas la représentante adéquate pour un tel évènement ».

En effet, seule l’ambassadrice de France au Brésil Brigitte Collet est présente, indique l'Elysée. L'agenda du président ne semble pourtant pas très fourni, il s'est octroyé des vacances à Brégançon. La contrariété pourrait peut-être venir du statut de la France lors de ce sommet. Elle était conviée en tant qu' “Etat associé" et pas en tant qu’ '"Etat de l'Amazonie", et aurait difficilement pu participer au débat qui a mené à une alliance entre les 8 pays.

Les pays amazoniens créent une alliance contre la déforestation

Les pays sud-américains d’Amazonie ont décidé de consolider leurs efforts contre la déforestation de la région en formant, mardi 8 août, une nouvelle alliance lors d’un sommet pour la préservation de la région, à Belem, au nord du Brésil.

La création d’une entité intitulée « Alliance amazonienne de combat contre la déforestation » est stipulée dans une déclaration commune signée par le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l’Equateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela.

Cette union « a pour but de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour ». Si ce point de non-retour était atteint, l’Amazonie émettrait plus de carbone qu’elle n’en absorberait, ce qui aggraverait le réchauffement de la planète.

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