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Orpaillage illégal : doit-on craindre l’arrivée massive de garimpeiros en Guyane ?

Chez notre voisin du Brésil, depuis le début du mois, une importante opération militaire est en cours, pour déloger entre 15 et 20 000 garimpeiros (orpailleurs brésiliens) dans le nord du pays, en plein territoire Yanomani, peuple amérindien de l’Etat du Roraima dans la région Nord.

  • Par: adminradio
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La présence des orpailleurs dans cette région est vectrice de plusieurs maladies chez les autochtones : grippes, diarrhées, anémies ou pneumonies. Elles sont souvent la cause de décès dans cette population peu immunisée. S’ajoute à cela la présence de mercure, utilisé par les orpailleurs, dans les rivières et donc dans les poissons pêchés par les populations. On dénombre près de 570 enfants décédés de ces maladies entre 2019 et 2022. Le président Lula l’avait annoncé lors d’un discours aux côtés du chancelier Allemand Olaf Scholz à Brasilia :

« Nous allons prendre toutes les mesures pour mettre fin à l'exploitation minière illégale. Nous allons faire sortir les orpailleurs de là, et nous allons prendre soin du peuple Yanomami, qui doit être traité avec respect. Il n'est pas possible pour quiconque de voir ces images, dont j'ai eu l'occasion d'être témoin et de rester silencieux »

Au-delà de ces expulsions, une enquête est ouverte pour génocide. Elle vise entre autres des responsables de la santé exerçant dans la région.

La réserve des Yanomamis, peuple autochtone au Brésil (AFP/Archives - Tatiana MAGARINOS) 

Les autorités de la région anticipent déjà sur ce qui risque d’arriver, à savoir un transfert de ces personnes vers les pays voisins : Vénézuela, Guyana, Suriname et Guyane

Certains observateurs affirment avoir déjà recensé de tels déplacements ces derniers jours. Pour l’instant, sur le territoire guyanais, rien de particulier n’a été relevé, selon Pascal Vardon, le directeur du Parc Amazonien de Guyane mais il y a de fortes probabilités que ces orpailleurs expulsés viennent en Guyane, explique-t-il.

« On pense qu’il faut un délai de quelques semaines. Compte tenu de l’attractivité de la Guyane pour l’orpaillage. On peut penser qu’il y aura un transfert de garimpeiros délogés au Brésil. Ils prendront les circuits de déplacements de logistiques bien identifiés. Je pense qu’on verra si le nombre de chantiers illégaux actifs augmentent. Pour l’instant ce n’est pas le cas ».  

Néanmoins, ce changement de politique de lutte contre l’orpaillage illégal chez nos voisins brésiliens, ne peut que nous réjouir, reconnaît Pascal Vardon. 

« Le fait qu’il y ait un revirement de situation pour nous par rapport aux opérations Harpie nous savons très bien que ce que la logistique est constitué en dehors de nos frontières. Donc côté Brésil avec ce type d’opération d’expulsion, il y a un enjeu évident à réduire cette logistique.

En tout cas pour la Parc amazonien, ce contexte semble favorable pour relancer des opérations de coopérations et atteindre des résultats concrets en Guyane en ce qui concerne l’orpaillage illégal.