La CACL formalise sa lutte contre l’habitat indigne
Le président de la CACL Serge Smock entouré du sous-préfet Mathieu Gatineau et de Gabriel Serville ont signé jeudi 22 février le premier plan intercommunal de lutte contre l’habitat indigne (PILHI), une feuille de route qui se déploie sur six ans pour résorber les constructions insalubres. Actuellement, plus de 7000 logements potentiellement indignes existent sur le territoire de la CACL. 22 secteurs ont été priorisés pour que les pouvoirs publics interviennent de différentes manières.
Le travail qui s’annonce est colossal, anticipe Serge Smock, pour qui lutter contre l’habitat insalubre s'appuie sur une politique intercommunale.
“Ce sont des actions sociales au niveau de la construction. Lorsqu’on s’attaque à une zone d’habitat insalubre, il y a un travail d'enquête sociale à faire à travers une maîtrise d'œuvre urbaine et sociale. Il y a une évaluation des besoins qui est faite et une étude des possibilités de relogement et un accompagnement à la construction de l’habitat. Bien entendu le travail est colossal puisqu’il y a un facteur que nous ne maîtrisons pas et c’est le flux migratoire”, détaille le président de l’intercommunalité.
Il s’agit donc d’équiper les communes afin qu’elles parviennent à résorber l’habitat insalubre. Le document signé jeudi va donner aux maires des outils communs pour lutter sur le sujet explique Laurent Acélor, responsable de la cellule habitat et planification à la CACL:
“On a tendance à stigmatiser l’habitat indigne en pensant qu’il ne s’agit que des sans-papiers qui y vivent mais il y a des Guyanais, des personnes en règle, qui n’arrivent pas à accéder à un logement social ou accéder à la propriété. [...] Le PILHI permet de mettre en place des outils pour trouver des solutions [...] Ce document-cadre est une feuille de route avec des perspectives, des actions, des interventions sur une durée de 6 ans, ce qui est très court pour 22 secteurs.”
Par le passé, la préfecture a lancé des opérations de destruction d'habitats insalubres. Pour l’intercommunalité, il ne s’agit pas simplement de démolir mais d’avoir une véritable stratégie sociale commune permettant de résorber durablement l’habitat insalubre, poursuit Laurent Acélor :
“Il y a eu des démolitions, pour certaines en zones de risques naturels, donc le Préfet a pris des arrêtés. L’idée c’est qu’avant de démolir, les assistantes sociales rencontrent les habitants, qu’on puisse leur proposer une solution. Il y a donc toute une phase en amont de diagnostic et d’enquête pour chaque ménage repéré et de traiter au cas par cas.”
Un travail qui sera long mais pour la CACL il est important de poser dès maintenant les bases d’un travail social qui devrait avoir pour résultat d’éradiquer totalement l’habitat indigne du territoire de l’intercommunalité.