Le monde agricole des Outre-mer reçu à l'Elysée
"Avec un esprit de conquête". C'est ainsi qu'Emmanuel Macron a affirmé recevoir les professionnels ultramarins du secteur agricole, mercredi 28 février, dans la salle des fêtes de l'Elysée où 350 invités avaient répondu présents. Dans un discours d'une quinzaine de minutes, le chef de l'Etat est revenu sur "trois sujets principaux".
En premier lieu la protection des exploitations ultramarines face aux aléas climatiques, alors que les territoires d'Outre-mer font face à des "mutations climatiques encore plus fortes, avec des conséquences terribles". La mise en place d'une "assurance agricole", pour une meilleure indemnisation meilleure et plus accessible afin d'améliorer "un dispositif qui indemnise bien mais qui est encore trop lent", a été annoncée.
Une ordonnance a d'ailleurs été présentée hier matin en conseil des ministres.
Autre axe : le "renouvellement des générations agricoles et le renforcement de l'attractivité de ces métiers", "un défi pour la nation tout entière" alors que de nombreuses exploitations ne trouvent pas de repreneurs. Des dispositifs spécifiques pour les Outre-mer seront intégrés dans un futur projet de loi qui doit être présenté courant mars.
« Produire mieux, différemment »
Troisième priorité du chef de l'Etat : celle de "produire mieux, différemment mais sans renoncer à notre souveraineté agricole" et sans "rien céder à ceux qui poussent pour un schéma de décroissance de production dans nos filières agricoles en Outre-mer". Des plans de souveraineté et d'autonomie alimentaire territoriaux ont été élaborés en 2023 mais selon Emmanuel Macron, "leur déploiement est encore trop lent", notamment pour des raisons budgétaires. Un effort supplémentaire devrait être consenti.
Dans son discours, le président de la République a estimé qu'il fallait "redoubler d'effort" et même "avoir le courage" de "faire quelques réformes et d'aller contre quelques intérêts acquis", de diversifier et mettre fin aux "filières trop monopolistiques" qui rendent les territoires dépendant à l'importation et participent ainsi à la vie chère.
On ne peut pas continuer à avoir des territoires qui ont des filières très subventionnées par la France et l'Europe, qui vivent sur une ou deux filières et qui continuent à importer 60-70 % de leur alimentation. Parce que c'est ça l'une des raisons de la vie chère, on le sait très bien. Et qui continuent en plus d’importer cette alimentation à travers des réseaux de distributeurs qui sont eux-mêmes et qui se sont, ces dernières années, plusieurs d'entre vous se sont battus contre cela, hyper-concentrés - Emmanuel Macron
Le président de la République a souhaité la rénovation de certaines filières, comme celle du sucre ou de la banane, mais sans oublier un soutien aux petites exploitations qui ont des difficultés de trésorerie, pour lesquelles une enveloppe de 11 millions a été annoncée pour faire face au défi nécessaire de la diversification.
"Ne soyons plus dépendants de monocultures sur un territoire, ne soyons plus dépendants de systèmes trop oligopolistiques, même monopolistiques pour la production et la distribution", a-t-il ajouté.
Lors de son discours, chef de l'Etat a confirmé son déplacement en Guyane en mars prochain.