La direction du CHAR et l’ARS s’expliquent quant au décès d’Izadora Khan
La direction du Centre hospitalier Andrée Rosemon et l’Agence régionale de la santé a souhaité donner des informations complémentaires concernant la responsabilité du service des urgences suite au décès d’Izadora Khan survenu le 25 décembre 2017.
L’ARS a diligenté une enquête administrative « indépendante » et « objective »
Dès le 27 décembre dernier, l’ARS a souhaité « faire la lumière sur la modalité de prise en charge et vérifier s’il y a eu des écarts particuliers entre la prise en charge et ce qui est recommandé par les textes nationaux » selon Fabien Laleu, directeur adjoint de l’ARS.
« L’encadrement des urgences était conforme ces jours là »
C’est ce qu’il en ressort de cette enquête administrative. « Les critères n’étaient pas atteints pour une hospitalisation pour la 1ere et la 2ème visite », « le traitement proposé était pertinent » affirme le docteur François Lacapère, inspecteur de santé publique en référence aux textes des sociétés savantes. « Il n’y avait pas de sous effectif majeur et l’activité aux urgences n’était pas excessive au moment où l’enfant a été reçu » précise Agnès Drouhin, directrice du CHAR. Une affirmation contraire au témoignage du père d’Izadora, Douglas Khan. La directrice du CHAR a tenu à préciser que l’hôpital de Cayenne n’a pas un taux de mortalité supérieur à ceux de métropole.
« Je connais tout le mal que se donne tous les soignants pour assurer une offre de soin »,« il n’y a pas eu d’attente majeur, il y a eu une certaine réactivité mais le résultat à la fin n’a pas été bon » précise Hatem Kallel, médecin en réanimation, chef de pôle aux urgences du CHAR.
Un projet d’une structuration de la filière pédiatrique aux urgences
Ce drame renforce la direction de l’hôpital dans un des projets en cours qui est la mise en place d’une structuration particulière de la filière pédiatrique aux urgences. Mais la direction ne souhaite pas d’amalgame, en précisant que les médecins généralistes urgentistes sont également compétents pour prendre en charge de très jeunes enfants.
Pour rappel, le père d’Izadora Khan s’est rendu à l’hôpital à deux reprises le week-end de Noël en constatant la fébrilité et les difficultés respiratoires qu’avait sa fille. Aux urgences ont lui a, entre autre, posé un masque respiratoire, donné de la ventoline et prescrit d’autres médicaments. A 7 mois, Izadora décède le matin de Noël d’une maladie respiratoire épidémique selon le diagnostic médical.
La direction du CHAR et l'ARS a tenu à rendre compte de cette enquête administrative au père du défunt accompagné de son avocat. "On a pu enfin avoir quelques explications" affirme Me Hakim El Allaoui, avocat de la famille Khan. Une enquête est en cours après le dépôt de plainte de la famille. Une autopsie sera remise au procureur de la République.