Covid-19 : couvre-feu le week-end et plan blanc activé
Avec un taux d’incidence moyen du coronavirus en Guyane, enregistré en début de semaine, de 258 cas pour 100 000 habitants, l’épidémie de Covid-19 connaît un rebond depuis plusieurs semaines. Ce taux atteint même 400 cas dans certaines zones très touchées comme sur l’Île-de-Cayenne ou Saint-Laurent du Maroni, comme le notent nos confrères d’Outremers 360. Conséquence : le territoire va être placé en couvre-feu à compter de ce samedi 23 janvier. « C’est un très gros effort qu’on demande aux Guyanais, mais la partie vaut le coup d’être jouée », a plaidé le préfet Thierry Queffelec, à l’issue de la réunion de la cellule interministérielle de crise - la troisième en une semaine-. Un effort, qui rappelle la situation de juin, juillet et août, sur le territoire. Car dès ce week-end, il faudra rester chez soi entre le samedi 19h et le lundi 5h, dans les douze communes guyanaises les plus touchées par le virus. Dans les dix autres communes, le couvre-feu ne sera effectif qu’à partir du dimanche minuit, et toujours jusqu’au lundi 5h.
« On doit économiser des vies et on doit être en capacité de pouvoir soigner toute personne qui rentre à l’hôpital, qui doit aller en réanimation. Il doit y avoir de la place, des moyens et de la compétence ».
Les restaurants, quant à eux, peuvent continuer d’ouvrir le soir jusqu’à 21h. Un travail a été entamé avec les clubs de sport pour permettre la poursuite de leurs activités et les discussions se poursuivront avec les maires, notamment pour l’accès aux équipements sportifs. À travers cette mesure de couvre-feu, il s’agit selon le préfet de Guyane de « réduire le volume des contacts sociaux sur l’ensemble du territoire pour casser les chaînes de transmission du virus ».
Plan blanc activé
Sur le plan sanitaire, les autorités ont acté également l’activation du plan blanc dans les hôpitaux. Au centre hospitalier de l’ouest guyanais (CHOG), les opérations de chirurgie non urgentes sont déprogrammées depuis mercredi. Au centre hospitalier de Cayenne (CHC), de nouveaux lits ont été ouverts pour accueillir des patients atteints du Covid-19. Parallèlement, les cliniques et hôpitaux privés de Guyane vont déprogrammer les interventions chirurgicales lourdes pour épargner les services de réanimation, et vont ainsi pouvoir libérer quelques soignants pour intervenir en renfort.
« Nous avons des personnels qui à force d’être proches du Covid l’attrapent. Cela nous amène à avoir un léger déficit. Sans être inquiets, on prépare, non pas le pire, mais on prépare aussi le moyen d’avoir un outil sanitaire opérationnel pour chaque Guyanais et chaque Guyanaise », a indiqué le préfet.
Appel pour mobiliser la réserve sanitaire
En complément, l’ARS de Guyane a fait appel au ministère de la Santé pour mobiliser une équipe de la réserve sanitaire. Une mesure d’urgence, pour venir compléter les équipes en place, elles mêmes parfois fortement touchées par l’absentéisme lié au virus. Les hospitalisations en réanimation « non Covid » sont aussi très élevées en cette période, du fait d’une accidentologie élevée. Plus élevée que lors de la première vague.