Le char d'assaut arrivé en Guyane ne servira qu'aux entraînements

Ce sont des photos et vidéos qui ont beaucoup tourné en quelques heures, sur les réseaux sociaux, et notamment sur WhatsApp. Sur ces images, on peut voir, au petit matin, un char déchargé d’un cargo, au port autonome de Degrad-des-Cannes. L’engin, de plusieurs mètres de long, a mobilisé une imposante grue et d’importants moyens logistiques afin d’être débarqué sur le quai du port. Très vite, plusieurs photos et vidéos, tournées alors que les agents descendent le char du bateau, font le tour des réseaux sociaux. Sur de nombreux groupes WhatsApp, des utilisateurs relaient les images, et accompagnant parfois de commentaires alarmistes. « L’armée a été appelée en renfort pour contrôler le carnaval » a-t-on pu lire, par exemple. 

Pour résumer, dans la majorité des commentaires accolés aux images du char d’assaut débarqué à Cayenne, les internautes établissent un lien avec la stratégie de maintien de l’ordre contre les manifestations et défilés carnavalesques illicites prévus dès ce week-end.

Un engin inerte au service d’entraînements

Ces commentaires sont faux. Ce complotisme, alimenté par différents appels à des mouvements sociaux, en réponse aux événements du week-end dernier, a rapidement été démenti par les autorités. Aucun char ne peut d’ailleurs être employé dans des dispositifs de maintien de l’ordre.

Selon nos informations, cet engin blindé, de type AMX-10 RC, a été commandé et expédié depuis la métropole il y a plusieurs jours. Ce char est d’ailleurs inerte. C’est-à-dire qu’il n’est plus opérationnel pour combattre, ni tirer des obus ou des cartouches. L’engin a dépassé sa limite d’âge, d’utilisation et d’entretien, conformément au plan de renouvellement et de maintenance des matériels terrestres de l’armée. C’est pourquoi il a été réformé. Envoyé au service des forces armées en Guyane, sera utilisé comme cible pour des entraînements au tir des militaires. Rien à voir, donc, avec d’éventuelles opérations de maintien de l’ordre.