SE-Unsa Guyane : De nombreuses incertitudes pour la rentrée
Le syndicat enseignants fait part des son inquiétude pour la prochaine rentrée. Il s'attend à une rentrée "chaotique".
Le syndicat pointe du doigt le manque de « perspectives » et une « gouvernance inexpérimentée » au sein de l'académie. Le SE-Unsa s'inquiète particulièrement de la mise en place des différentes réforme et des effets d'annonces gouvernementales. « Nous devons passer à l'acte avec une vraie politique éducative » précise Nathalie Alfred-Renard, la secrétaire générale de SE-Unsa Guyane. Le syndicat souhaite davantage d' accompagnement, de formation du personnel et que des bilans soient présentés sur les réformes dans le cadre d'un observatoire de la scolarisation et de la réussite éducative.
Des enseignants sans logements sur les sites isolés
Selon le syndicats, des professeurs affectés à Camopi et Trois Palétuviers n'ont pas de logement. Il y aurait à Trois Palétuviers, deux logements pour 4 enseignants. « On demande au enseignants de se rendre à Camopi malgré tout et de dormir dans les salles de classe », affirme Nathalie Alfred-Renard. « Il n'en est pas question », ajoute-t-elle. Le syndicat conseille aux enseignants concernés de se mettre en disponibilité.
Convention rectorat armée
En mai dernier, le Rectorat et l'armée ont signé une convention qui permettrait de aux enseignants d'obtenir 500kg de fret pour leur installation dans les communes de l'intérieur, pour le transport de leurs effets personnels. « On n'en voit pas la couleur. Nous doutons de la viabilité de ce dispositif », précise Nathalie Alfred-Renard.
Dispositif CP dédoublés
Le SE-Unsa dénonce la mise en œuvre « laborieuse » des CP dédoublés. De 256 classes de CP dédoublées, l'académie passerait à 437 cette rentrée. Ce dispositif suscite de nombreuses interrogations, frustrations et pertube les équipes pédagogiques qui s'y sont engagées. La co-intervention necessite des changements en termes de pratiques pédagogiques. Les classes de CP à effectif de 12 élèves par enseignants passeront à 16, voire 18 dans certaines écoles ce qui fera des classes jusqu'à 36 élèves avec deux enseignants. Pour le SE-Unsa c'est « inenvisageable ».
Des postes vacants et des contractuels en attente de titularisation
Selon le syndicat, sur le secteur de Saint-Laurent du Maroni, 80 postes sont vacants. L'académie fera recours à des contractuels. Le syndicat souhaite que le plan de titularisation annoncé soit effectif. Le SE-Unsa est dans l'attente des modalités à ce sujet.
Des annonces du ministère qui ne font pas l'unanimité
Le syndicat dénonce le manque de dialogue social concernant la reforme sur le retour de la semaine de 4 jours et le Plan mercredi lancé par le ministre Jean-Michel Blanquer dans le but de repenser les temps de l'enfant en articulant mieux leurs temps scolaires, périscolaires et extrascolaires. Cependant pour le SE-Unsa Guyane, de grandes inquiétudes subsistent car sur les 22 communes , 8 passent à la semaine des 4 jours et très peu disposent de compétences permettant d'organiser des activités périscolaires, en lien avec les projets d'école.
Concernant la loi sur l'interdiction du téléphone portable à l'école, le syndicat demande que soit élaboré un vadémécum pour accompagner les établissements pour la mis en œuvre de cette loi.
Et enfin, concernant la réforme du nouveau bac, les grandes lignes sont fixées mais restent opaques et le timing obligera à tout préparer dans l'urgence selon le SE-Unsa. « Nous n'avons aucune visibilités sur les moyens donnés pour cette réforme ».
Le recteur de l'académie s'exprimera la semaine prochaine pour faire un point sur cette rentrée 2018 qui est fixée au Lundi 3 septembre.