Question pratique : comment se déroule le transport d’un corps à la suite d’un décès ?
Cette question se pose en fonction des dernières volontés du défunt car le lieu du décès n’est pas toujours le même que l’endroit où il désire être enterré. A fortiori en Guyane, entre d’un côté les nombreux Guyanais qui habitent en dehors du territoire, et de l’autre, certaines communautés qui souhaitent se faire enterrer dans leur pays d’origine. Il arrive donc que des cercueils fassent plusieurs milliers de kilomètres entre la mise en bière et l’inhumation.
Des démarches plus compliquées avec d’autres pays étranger.
Selon les pays (d’arrivée ou de départ), les démarches ne sont pas identiques et sont parfois mêmes plus compliquées qu’ailleurs. Les démarches entre territoires français posent peu de difficultés. Cependant quand les sociétés de pompes funèbres doivent travailler avec d'autres pays étrangers, ça se complique. Et c’est notamment le cas du Brésil, « les démarches sont bien différentes là-bas, pour faire partir un corps vers le Brésil et le Suriname, on y arrive plus facilement que dans le sens inverse vers la Guyane », explique Jean-Paul Tarin, président de l’entreprise Pompes Funèbres Internationales à Cayenne. « Nous avons un correspondant dans le pays étranger qui prend le relais des démarches une fois que le corps est arrivé à l’étranger », ajoute-t-il. Jean-Paul Tarin se souvient d’une évacuation hors du commun :
« Nous avons fait partir une fois en corps au Venezuela en bateau. C’était un pêcheur venu pêcher ici, il est décédé en Guyane. Il est donc venu en bateau et reparti en bateau. Nous étions assez fiers d’avoir réalisé ce travail qui représente 15 jours en mer. C’est aussi une grande satisfaction quand la famille nous a appelé pour nous remercier pour ce rapatriement»
Des conditions particulières de voyage et assez couteuses
Pour transférer un corps depuis l’hexagone vers Guyane, il faut compter en moyenne 2 000 euros et environ 3 000 euros depuis la Guyane vers l’hexagone, selon la Maison Tarin. Le transfert du défunt nécessite un équipement ainsi que des soins particuliers sur le corps explique Jean-Paul Tarin :
« On a des soins particuliers thanatopraxie pour conserver le corps jusqu’à la destination finale. Le cercueil est classique mais protégé par du zinc et muni d’un épurateur. Tout ça est un travail très délicat et qui a un coût ».
Un travaille en collaboration avec les compagnies aériennes habituées avec ces passagers particuliers qui représentent une trentaine de corps par an en moyenne. Pourtant, à bord des avions, il n’y a pas de personnel dédié au rapatriement de corps. Le cercueil est traité comme étant un colis fragile dans des cellules de froid. Depuis la Guyane, les demandes de rapatriement ou d’expédition des corps se font surtout avec l' hexagone.