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Peuples autochtones : un an après le mouvement social de mars-avril

  • Par: abehary
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À l'occasion de l’anniversaire du mouvement social de mars-avril dernier, la rédaction de Radio Péyi vous propose un point d'étape, secteur par secteur, de l'accord de Guyane signé le 21 avril 2017 après un mois de mobilisation.

Zoom aujourd'hui sur les amérindiens et bushiningués, qui avaient leur propre cahier de revendications. Parmi elles : la rétrocession de 400 000 hectares de foncier de la part de l'Etat, mais aussi une meilleure prise en compte des langues maternelles à l'école, plus de lignes aériennes entre Cayenne et les communes de l'intérieur, ou encore l'installation de centres de santé dans chaque village. Depuis un an, un seul comité de suivi de l'accord de Guyane s'est tenu. Et la seule nouveauté est la création du grand conseil coutumier, une nouvelle instance représentative des peuples autochtones.

A la différence des autres accords sectoriels leurs revendications sont plurisectorielles. Parmi les revendications autochtones certaines touchent à la santé, à la sécurité ou à l’éducation. Selon Christophe Pierre, membre de l'association « Jeunesse autochtone de Guyane », aucun point de revendication n'a avancé pour l'instant. « La plupart de nos revendications ont été mises sur le banc de touche malgré la création du grand conseil coutumier. Les associations, les organisations et militants autochtones vont continuer à suivre les dossiers mais le représentant légal est désormais le grand conseil coutumier. Il sera le négociateur avec l’Etat », affirme-t-il.

Mais Christophe Pierre s'attendait à ce que cela prenne du temps. « On savait très bien que ça n’allait pas se régler en une ou deux semaines. La revendication concernant la ratification de la convention 169, si demain elle est signée, ça mettra 10 ans à être mis en application ». Concernant la rétrocession des 400 000 hectares, le président de l’association « Jeunesse autochtones de Guyane », parle plutôt de « restitution ». Selon lui, l’Etat doit reconnaître une forme de réparation. « C’est un crime historique » précise-t-il.

Pour Christophe Pierre, les amérindiens sont face à une autre difficulté : ce sont des militants, et pas des techniciens. Il estime que les peuples autochtones n’ont pas forcément les compétences nécessaires pour aller négocier face à l’Etat. « On a besoin d’un accompagnement technique et juridique pour traduire nos réflexions » annonce-t-il.

Pour commémorer le premier anniversaire de la grande marche du 28 mars 2017, les populations autochtones ont manifesté mercredi à Saint-Laurent du Maroni et au village Kuwano de Kourou.