Les dernières auditions du débat public sur le projet de la Montagne d’or se sont déroulées cet après-midi à Saint-Laurent
Une dizaine de personnalités ont donné une dernière fois leurs arguments devant la Commission particulière du débat public (CNDP) à la mairie de Saint-Laurent-du-Maroni. Dans le même temps, le collectif « Or de Question » a appelé à manifester à 14h au rond-point du stade.
Les dernières auditions publiques à Cayenne
Samedi, les auditions publiques avaient lieu à l’hôtel de ville de Cayenne. 21 personnalités des milieux associatifs, politiques, religieux et socioprofessionnels ont pu prendre la parole. Chacune a eu 10 min pour s’exprimer librement sur le projet minier de la Montagne d’Or.
A chacun ses arguments que l’on soit favorable ou opposant au projet
Philippe Matheus, géologue minier et président de la grappe orchidée, rappelle que l’usage du cyanure, dans la règlementation française, est sans risque pour l’environnement. Il précise que le projet répond aux exigences environnementales et sociétales. « La grappe orchidée est la pour développer la filière de la mine mais ne donne pas un chèque en blanc à la Montagne d’Or. Et pour l’instant, les garanties du projet tel qu’il est présenté, nous paraissent tout à fait satisfaisantes », affirme-t-il.
Philippe Matheus en audition. (Photo : A.BeharyLS)
Pour sa part, la porte-parole des 500 frères/Trop Violans, Yvane Bois, critique principalement le projet sur les faibles retombées fiscales et économiques. Elle qualifie le projet Montagne d’or de « vol organisé des ressources qui laissera de nombreux Guyanais sur le carreau ».
Du côté du Medef, le représentant Stéphane Lambert précise que la Guyane a besoin d’une « locomotive telle que Montagne d’Or » mais qu’elle soit « un exemple en matière d’économie durable ».
Monseigneur Emmanuel Lafont, évêque de Guyane. (Photo : A.BeharyLS)
L’Eglise de Guyane a confirmé sa réserve face a ce projet exprimée dans une lettre le 28 mai dernier. Selon Monseigneur Emmanuel Lafont, évêque de Guyane, ce projet ne répond pas au problème du chômage et environnementaux. « L’emploi dont nous avons besoin est un emploi qui crée de la richesse en Guyane. Hors la mine crée une richesse qui n’est pas essentielle et qui partira ailleurs qu’en Guyane. Nous sommes aussi engagés dans tout un travail sur l’ensemble de l’Amazonie qui considère tout le mal que l’on lui a fait et nous souhaitons que l’on fasse autrement », affirme-t-il.
Nemo critique l’organisation des auditions de Cayenne
Dans un communiqué, Harry Hodebourg, du collectif Nemo, Non à l’exploitation de la Montagne d’Or, déplore « le manque d’impartialité de la Commission Particulière du Débat Public ». Il affirme qu’enfin de session, « la CPDP a accordé la parole à Philippe Chalmin, pour une intervention de 10 minutes et cela, de manière tout à fait arbitraire ». Il rappelle que les auditions étaient réservées aux acteurs du territoire. Or, selon Harry Hodebourg, Philippe Chalmin ne réside pas en Guyane, « il ne représente officiellement aucun groupe de citoyens de ce territoire. Sa qualité de consultant extérieur de la Collectivité Territoire de Guyane ne fait absolument pas de lui un acteur du territoire ».
Prise de paroles d'Harry Hodebourg sur la place des Palmistes, samedi après-midi.
Et enfin, Harry Hodebourg dénonce le fait que Philippe Chalmin n’est pas été inscrit sur la liste des participants alors que d’autres acteurs Guyanais ont été recalés après la date butoir d’inscription du 11 juin. Il demande donc à la CNDP de supprimer la contribution hors de Philippe Chalmin et de ne pas l’inscrire sur les supports audiovisuels et écrits officiels du Débat Public Montagne d’Or qui seront ultérieurement diffusés.
« Or de Question » mobilisé jusqu’au bout
Dans le même temps, le collectif d’associations « Or de Question » a appelé la population à manifester samedi après-midi sur la Place des Palmistes, pour rappeler leur opposition au projet de la Montagne d’or. Michel Dubouillé, porte-paroles du collectif Or de Question et secrétaire général de Guyane écologie, craint que les opposants en arrivent aux affrontements, selon les suites données au débat public. Selon lui, le débat public était nécessaire car les problématiques ont été exposées au public.
Faible participation lors de la manifestation du collectif "Or de Question" (Photo : A.BeharyLS)
Durant le rassemblement, Eléonore Joannes, porte-parole du collectif Premières nations, a annoncé vouloir « aller jusqu’au bout » c’est-à-dire « quand ils partiront ». « Maintenant, il ne suffit pas de dire non. Il faudra mettre des actions en place », annonce-t-elle.