INSEE : les inégalités s’accentuent en 10 ans

C’est le résultat d'une étude réalisée par l'Insee sur les niveaux de vie et le pouvoir d'achat en Guyane, entre 2001 et 2011.

En dix ans, le niveau de vie des Guyanais a augmenté, mais cette hausse a creusé les écarts entre riches et pauvres : les Guyanais les plus riches gagnent 14 fois plus d'argent que les Guyanais les plus pauvres.

En 2011, une personne sur trois est considérée comme pauvre, c'est-à-dire qu'elle gagne moins de 420 euros par mois. Cela représente environ 61 000 personnes, un chiffre qui a doublé en dix ans sur le territoire. Les ménages de jeunes de moins de 35 ans, les familles monoparentales et les séniors de plus de 65 ans sont les plus touchés.

Dans son étude, l'Insee a analysé les dépenses des Guyanais selon leurs revenus, et il y a une spécificité locale : les ménages les plus pauvres vivent dans des habitats informels, et les seuls les plus riches peuvent accéder à la propriété. « Sur les 20% les plus pauvres, ils vont se tourner vers les habitats informels ou sur de l’entraide donc pas de loyer à payer. Ceux qui ont des salaires modestes vont prendre un logement avec un loyer. Parfois leurs salaires ne suffisent pas, ils vont donc avoir plus de dépenses. L’accession à la propriété est très limitée. Elle favorise les 50% les plus riches en Guyane » précise Katia le Goaziou, cheffe du service territorial de l'Insee à Cayenne.

A savoir que cette étude concerne la Guyane routière, c'est-à-dire entre Saint-Georges et Apatou, et ne prend pas en compte les habitants des communes de l'intérieur. Cette étude est menée sur 5 ans, avec des enquêtes de terrain. Selon l’INSEE, elle est donc trop coûteuse pour être menée dans cette zone, d'autant que les modes de consommation ne sont pas les mêmes, et sont donc difficilement comparables au reste du territoire.