17 mai : journée mondiale de lutte contre l'homophobie
Dix ans après l’ouverture du mariage au couple gay et lesbien en France et cinq ans après un rapport parlementaire pointant « une haine LGBT plus marquée » dans les Outre-mer, l’homophobie est loin d’avoir disparu dans les territoires ultramarins. Les associations s’accordent à dire que la situation s’améliore, mais trop lentement. Et certains jeunes préfèrent toujours quitter leur terre natale plutôt que de faire face à une homophobie omniprésente.
En cette journée mondiale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie, les associations dénoncent un important rejet des personnes LGBT+ dans les territoires ultramarins. Même si des progrès sont soulignés, les violences et discriminations les empêchent toujours de vivre librement et normalement. Romane Palany, co-présidente de l'association Kaz’Avenir :
“Ce sont des paroles et des actes qui sont épuisants. On ne peut pas être libre de parler de son ou sa conjoint(e) à ses proches ou au travail parce qu’on a déjà entendu des réflexions homophobes. Se faire insulter de « pédé », « gouine », « makoumé » etc… Et puis c'est aussi ne pas pouvoir exprimer son affection à la personne qu’on aime en public de peur d’être agressé »
En juin 2018, trois députés français, Laurence Vanceunebrock-Mialon (Allier), Raphaël Gérard (Charente-maritime) et Gabriel Serville (Guyane) relevaient, « un rejet latent » des personnes LGBT + dans les territoires d’Outre-mer, « renforcés par le poids de la structure sociale et du contexte culturel propre à chaque espace géographique ».
Il y a un an, l’ancienne journaliste guadeloupéenne Caroline Musquet publiait le recueil de témoignages « Être homosexuel aux Antilles », brisant l’omerta autour de l’homosexualité dans des territoires insulaires, « où la diversité des identités est moins acceptée et difficile à vivre. Dans les Outre-mer, les croyances et la région sont très présentes. Les lieux de cultes font partie des moments de socialisation, on va à l’église comme on va au café, on y rencontre des amis, on discute avec ses voisins ». Pour Caroline Musquet, « le poids de la religion empêche l’ouverture d’esprit » dans des sociétés où les « personnes invoquent Dieu » pour justifier l’homophobie.
En Guyane, l'association Kaz’Avenir invite à une marche ce mercredi après-midi à 17h à partir de la place des Palmistes. Il faudra vous munir de votre parapluie arc-en-ciel !