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Cayenne : le lycée Anne-Marie Javouhey mobilisé pour plus de sécurité

Enseignants, personnel de l’établissent, parents et élèves se sont réunis hier ce mercredi. Une réunion ouverte pour trouver des solutions face aux agressions à répétitions aux abords de l'école. Tous ont pu s'entretenir avec des représentants du rectorat de Guyane et de la police nationale. L'objectif, trouver des solutions et ne plus vivre et travailler dans la peur.

  • Par: Edmee Doudy
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C'est la peur qui règne au sein du lycée Anne-Marie Javouhey de Cayenne. Élèves, professeurs et personnel de l'établissement ne sont pas sereins, face au nombre d'agressions depuis le début de l'année scolaire. Près d'une quarantaine de braquages et d'agressions auraient eu lieu depuis le mois de septembre. Un climat d'insécurité qui s'était estompé depuis quelques années. L'établissement scolaire situé quartier Mirza à Cayenne avait connu une vague de violences il y a trois ans, mais depuis c'était calme. 

Trente à qurante agressions depuis septembre, c'est intolérable

Eric Adelson, délégué du personnel au collège-lycée Anne-Marie Javouhey de Cayenne

Une partie du personnel de l'établissement exerce son droit de retrait, depuis deux jours en protestation. Ils attendent des actions de la police nationale et des solutions pour prévenir et lutter contre ses agressions à répétition. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'était lundi 7 septembre. Un collégien est brutalement agressé par des jeunes hommes. « Mon fils ne traînait pas dans la rue, il allait juste chercher à manger, je suis en colère parce qu'aujourd'hui mes élèves vivent dans la peur et je le refuse c'est à eux d'avoir peur » déclare Nadia Detol sa mère. Elle est aussi enseignante au lycée Javouhey.

Des agressions qui gardent le silence

La réunion de ce mercredi a permis de donner la parole à tous et comprendre les rasions de cette situation hors de contrôle. Lors des échanges, les représentants de la police nationale ont mis le doigt sur le principal frein à leurs actions : l'absence de signalement. Rare sont les témoins d'une agression qui le signalent à la police. « Le manque de témoignages et de plaintes rend difficile la prise en compte de ce climat d'insécurité », affirme Denis Morel, brigadier de la police nationale, adjoint au chef de la cellule de la prévention de la délinquance en milieu scolaire et référent police au collège-lycée Anne-Marie Javouhey.

Nous savons que l'insécurité existe, mais si ce n'est pas remonté par les témoins , les patrouilles ne peuvent pas agir correctement

Denis Morel, adjoint au chef de la cellule de la prévention de la délinquance en milieu scolaire et référent police au collège-lycée Anne-Marie Javouhey.

 

Un contexte particulier

Pour le personnel de l’établissent, il y a plusieurs raisons qui expliquent le silence des élèves. Pascale Danglade est CPE au lycée Anne-Marie Javouhey, elle affirme que « les élèves ont peur de déposer plainte pour plusieurs raisons. Une partie d'entre eux ne sont pas en situation régulière, ils ne savent pas qu'ils ont aussi le droit de porter plainte et craignent des actions de la police contre eux. La plupart d'entre eux craignent aussi, les représailles s'ils parlent ». En effet, selon les enseignants, les agresseurs présumés n'habitent pas loin et font des rondes dans le quartier.

Des solutions proposées

Parmi les solutions proposées, le renforcement du plan de prévention déjà instauré depuis le 24 septembre avec la police nationale. Des agents organisent des rencontres avec les élèves pour leur parler de leur droit et de leur devoir. L'idée c'est aussi de les rassurer et de leur prouver que peu importe leur situation administrative, en tant que victime ils sont protégés. Du côté du corps enseignants, ils vont discuter de l'éventualité de désigner des professeurs référents pour recueillir les témoignages des élèves victimes et les encourager à déposer plainte.