Défaillance au service d'Aide Sociale à l'Enfance
La CTG saisit l'inspection générale des affaires sociales sur le service d’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).
Rodolphe Alexandre évoque, dans une lettre envoyée le 20 novembre à la ministre de la Santé, des « dysfonctionnements » et des « errements dans la gestion du dispositif des assistantes familiales », sans plus de précisions.
La CTG marche sur des œufs car l'ASE est de sa compétence depuis la fusion entre la Région et le Conseil Général, mais affirme que ces dysfonctionnements existaient déjà lors du dernier rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) de 2007 dont certaines recommandations n'auraient pas été suivies, selon Audrey Marie, vice-présidente de la CTG déléguée à la petite enfance et à la jeunesse. Elle indique qu’il existe des « dysfonctionnements au niveau de l’accueil des assistantes familiales, du suivi des enfants ». Audrey Marie précise que « ces dysfonctionnements ne dépendent pas forcément de la CTG », en prenant l’exemple, de l’accès à la CMU, de l’orientation de l’enfant. Concernant les maltraitances que subiraient les enfants, le rapport d’inspection devra le faire savoir de façon précise.
Audrey Marie, vice-présidente déléguée à la petite enfance et à la jeunesse à la CTG et Hervé Tonnerre, directeur général des services de la CTG. (Photo : N.Mézil)
« 3 enfants par familles en moyenne… c’est trop »
Aujourd'hui, 574 enfants sont placés dans 168 familles, ce qui fait en moyenne plus de 3 enfants par famille, soit au-delà de la limite légale. Un dépassement du nombre d'enfants par famille qui entraîne parfois une sur-rémunération de certaines assistantes familiales, selon le barème mis en place par l'ancien conseil général. Un cas extrême à 12 000 euros par mois a été constaté. Aujourd'hui, il manque une trentaine de familles d'accueil, principalement dans l'Ouest de la Guyane. Il manque une trentaine de familles d'accueil selon Viviane Zulemaro, directrice de l'enfance et de la famille à la CTG. Elle précise qu’il n’y a pas de structures d’accueil dans l’Ouest. « A Saint-Laurent du Maroni, il y a des personnes qui pourraient accueillir des enfants mais elles se heurtent à un problème de logement » ajoute-t-elle. Un projet de foyer départemental est à l'étude et devrait être proposé via les Assises des Outre-mer.
La réforme de l'Aide Sociale à l'Enfance
Sans attendre le rapport de l'Igas, la CTG a lancé une réforme de l'Aide Sociale à l'Enfance. Elle sera soumise en assemblée plénière de la CTG le 18 décembre prochain. « La priorité sera de reprendre le dossier de chaque enfant confié de façon à faire un état précis de leur situation. Ils seront accompagnés d’équipes pluridisciplinaires qui vont les aider dans leur orientation » annonce Audrey Marie. La réforme créera notamment une cellule d'accompagnement pour les assistantes familiales et une cellule de contrôle pour enquêter sur les cas litigieux.