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Manuel Valls plaide pour une meilleure prise en compte des Outre-mer dans la stratégie de défense française

Auditionné ce mercredi (12 mars) à l’Assemblée nationale, l’ancien Premier ministre a souligné les lacunes de la Revue nationale stratégique (RNS) de 2022 en matière d’Outre-mer.

  • Par: adminradio
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Avant son déplacement aux Antilles, Manuel Valls a été auditionné ce mercredi 12 mars par la Commission de la Défense et des Forces armées de l’Assemblée nationale. Objectif : contribuer à l’actualisation de la Revue nationale stratégique (RNS), le document de référence qui oriente la politique de défense et de sécurité de la France.

Lors de cette audition, l’ancien chef du gouvernement n’a pas mâché ses mots sur le traitement accordé aux territoires ultramarins dans la précédente version du document, actualisée en 2022 : 

“Celle de 2022 n’a accordé qu’une attention relative aux territoires d’outre-mer, reconnaissant leur importance stratégique pour la France, mais sans aller au fond beaucoup plus loin. Pourtant, l’actualité stratégique n’épargne pas nos territoires ultramarins, particulièrement sur la question des ingérences”. 

Une vulnérabilité stratégique et climatique

Pour Manuel Valls, les Outre-mer doivent être davantage intégrés dans les réflexions stratégiques, au regard de leur exposition croissante à des risques multiples.

“Les récents épisodes cycloniques montrent l’importance pour les Outre-mers d’être des acteurs de plus en plus résilients face aux éléments naturels liés au dérèglement climatique”. 

Il a également pointé du doigt les tensions et crises survenues récemment, qui justifient, selon lui, une réévaluation du rôle sécuritaire de ces territoires dans la stratégie nationale : 

“La récurrence des incidents et des crises comme les violences en Nouvelle-Calédonie en mai et juin 2024, ou encore en Martinique à l’automne dernier, constituent un volet majeur à intégrer dans la révision de la RNS et dans toute vision stratégique”.

Un rôle actif dans la coopération régionale

Manuel Valls a aussi tenu à rappeler que les Outre-mer ne doivent pas être perçus uniquement comme des zones à sécuriser, mais comme des leviers de projection de l’influence française dans le monde.

“Les territoires d’outre-mer doivent aussi jouer un rôle actif dans la coopération régionale avec les pays tiers. C’est particulièrement vrai dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique, pour contribuer à relayer l’influence française et à réduire les fractures réelles générées par l’éloignement de l'Hexagone”.

Il a enfin insisté sur la nécessité de mieux lutter contre la criminalité transnationale et les menaces d’ingérences étrangères.

“C’est aussi nécessaire pour renforcer la protection des territoires ultramarins contre la criminalité transnationale qui fragilise la cohésion sociale et alimente le risque d’ingérence étrangère”.

Nicolas Ledain - RCI