Le projet de câble fibre optique de la CTG
Les élus de la CTG ont voté en faveur d'une concession de service public pour la construction d'un câble de fibre optique sous-marin porté par la Collectivité.
Il s'appuiera sur un câble qui sera déployé entre le Portugal et le Brésil, et passera par Fortaleza pour arriver à Kourou. La CTG souhaite ainsi avoir un second câble pour apporter un débit plus puissant en Guyane, éviter les désagréments engendrés par les dysfonctionnement du câble déjà existant et surtout qui ne soit pas porté par Orange, brisant ainsi le monopole de l'opérateur.
Mais l'opérateur ne l'entend pas de cette oreille, et propose de son côté un projet de câble reliant Kourou aux Antilles. Est-ce une tentative de court-circuitage du projet de la Ctg par Orange ? En quelque sorte, répond Jocelyn Ho-Tin-Hoé, conseiller territorial chargé du désenclavement numérique, qui tempère toutefois :
« Nous avons établi un constat de carence, ce qui a une véritable valeur sur le plan juridique, il justifie et qualifie la collectivité à établir son câble. Ce n’est pas seulement pour que nous ayons une deuxième connexion en cas d’incident sur le câble américain, c’est aussi parce que cette situation nous permet de faire baisser de manière drastique les coûts de connexion internet de notre territoire »
Un projet né pour faire face à une éventuelle panne importante sur le seul câble actuel. Un appel à manifestation d'intérêts avait été lancé par la CTG auprès des opérateurs présents en Guyane et au-delà pour connaître leurs éventuels projets de connexion de la Guyane à l'international. Aucun n'avait répondu. Interview de Rodolphe Alexandre, président de la CTG par Nicolas Mézil et Gilles Vernet.
Un dossier très technique discuté hier, lors de la séance plénière de la CTG et qui a suscité un grand débat. Les élus de la Collectivité espèrent que la mise en service de ce nouveau câble fasse chuter les prix des abonnements par l'arrivée de nouveaux opérateurs comme Free. Ce câble entrerait en service début 2020. Rodolphe Alexandre, président de la CTG
"C'est une question identitaire, cela permettra de donner du pouvoir d'achat aux guyanais Nous combattons les pressions d'où qu'elles viennent pour donner à la Guyane sa souveraineté numérique"
Cette infrastructure coûtera 2 millions d'euros à la CTG, 3 millions au CNES, 15 millions du fond national du numérique et 10 millions de fonds européens.
De son côté, Orange a proposé un projet concurrent de câble reliant Kourou aux Antilles. Il entrerait en fonction fin 2018 s'il est mené à bien.