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Le Conseil de l'Europe pointe une importante surpopulation carcérale en Guyane et en Guadeloupe

Le Conseil de l'Europe dénonce ce mercredi la surpopulation et la violence dans les prisons en Guyane et en Guadeloupe et l'état "déplorable" des cellules dans les locaux des forces de l'ordre.

  • Par: adminradio
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Parmi ses principales missions, le Comité anti-torture du Conseil de l'Europe (CPT) visite des lieux de privation de liberté dans les 46 Etats membres du Conseil de l'Europe. Et sans surprise, le CPT livre à l’AFP des constats alarmants en Guyane et en Guadeloupe.

"Les conditions matérielles de détention dans les locaux des forces de l'ordre restent sources de préoccupations", estime dans un rapport le Comité anti-torture du Conseil de l'Europe, évoquant des cellules "sombres" et "dans un état d'hygiène déplorable". Ces cellules sont "souvent sur-occupées, obligeant certaines personnes à dormir par terre, sans matelas, ou à utiliser les sanitaires à la vue des autres".

En matière de stupéfiants, le comité estime que les dispositifs "pour procéder à la récupération des capsules de drogues" sur des détenus considérés comme des "mules", sont "souvent inadéquats, voire assimilables à un traitement inhumain et dégradant".

Par ailleurs, dans les trois établissements pénitentiaires visités, la "surpopulation carcérale était généralisée", est déplorée par l'instance paneuropéenne, "avec des taux d'occupation dépassant 225% dans certains quartiers". 

De nombreux détenus sont contraints de "dormir sur des matelas posés au sol, parfois la tête à côté de toilettes non-cloisonnées, dans des cellules qui offraient seulement 2 à 3 m2 d'espace vital par personne", ajoute l'organisation, décrivant des "conditions matérielles globalement déplorables et vétustes".

Le CPT s'est rendu dans 19 établissements de police et de gendarmerie, trois établissements pénitentiaires et trois hôpitaux dans les deux territoires d'Outre-mer fin 2023. "La violence entre personnes détenues (...) était un problème prégnant, avec des actes de violence et d'intimidations liées à des trafics et des extorsions", constate le CPT.

L'organisme s'alarme du "trop grand nombre de personnes détenues souffrant de troubles sévères liés à la santé mentale et qui n'ont pas leur place" dans les établissements pénitentiaires. En phase aiguë, ces patients peuvent être placés dans des services d'urgences générales, où ils "étaient fréquemment attachés à leur lit ou à leur brancard, avec des sangles ou, parfois, avec des attaches de fortune (bandes de Jersey)", dénonce le CPT. 

Tout en prenant "note des efforts déployés" par l’Etat français pour faire face à "l'absence de structures adaptées et d'équipes de surveillance et de soins dédiées", le comité estime qu'ils "ne se traduisent pas dans la réalité des personnes détenues".

En 2022, le député de Guyane, Jean-Victor Castor, avait déjà rapporté ces conditions de vie des détenus du centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly, après s’être rendu sur place de façon inopinée juste avant une visite du ministre de la Justice de l’époque Éric Dupond-Moretti. Un établissement pénitentiaire de 495 places à Saint-Laurent du Maroni devrait être livré en 2027 dans le secteur de Margot.