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Foncier : l’agriculture guyanaise renforcée par l’amendement du député Castor

L’amendement 502, défendu par le député de Guyane Jean-Victor Castor, a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, permettant le transfert de 125 000 à 150 000 hectares de terres de l’État à la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) de Guyane. Il a été validé par 86 voix contre 18, avec 74 abstentions. Ce projet de loi est inscrit dans le cadre du Projet de loi de finances 2025. « Une nouvelle victoire dans la libération des terres ! Un pas vers la souveraineté alimentaire », indique Jean-Victor Castor.

  • Par: adminradio
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Un besoin urgent d’autosuffisance alimentaire

Selon l’amendement, ce transfert de terres gratuites doit contribuer à atteindre l’objectif de 75 000 hectares de surface agricole utile, comme prévu dans le Schéma d’aménagement régional de 2016. Jean-Victor Castor souligne la dépendance alimentaire importante de la région :

« Le taux de couverture alimentaire par les produits locaux n’est que de 20 %. L’élevage, par exemple, ne couvre que 20 % des besoins en viande bovine, et moins de 1 % pour le poulet de chair. »

La faible autosuffisance est aggravée par la croissance démographique rapide, la plus forte de France hors Mayotte, avec un taux de +1,6 % par an. Selon l’Insee, la population guyanaise pourrait atteindre 428 000 habitants en 2050, soit un doublement en 40 ans. Cette pression démographique renforce l’urgence d’accéder à un foncier suffisant pour assurer la souveraineté alimentaire.

Un enjeu de jeunesse et de souveraineté alimentaire

Jean-Victor Castor a rappelé que deux tiers des jeunes sortis du lycée agricole en Guyane ne parviennent pas à s’installer, faute d’accès au foncier : « La Guyane constitue un paradoxe : sur ce territoire de 8,4 millions d’hectares, les agriculteurs ne parviennent pas à accéder au foncier. Depuis 2016, le schéma d’aménagement régional prévoit 75 000 hectares de surface agricole utile, mais l’État n’a cédé que 20 000 hectares à la Safer. »

Le soutien des députés et des acteurs locaux

Davy Rimane, député guyanais, a ajouté que la réticence de l’État à élargir l’accord de 2017, qui ne prévoyait que 20 000 hectares de cession, menace les efforts d’installation des jeunes agriculteurs. Selon lui, « si deux tiers des jeunes ayant fait des études agricoles renoncent à entrer dans la filière, la Guyane ne pourra jamais parvenir à la souveraineté alimentaire ».

Éric Coquerel, président de la commission des finances, a lui aussi appuyé la démarche en affirmant que l’amendement est une réponse pragmatique :

« Les terres dont il s’agit ne sont pas utilisées par l’État ; il est de bon sens de les mettre à disposition de jeunes agriculteurs souhaitant s’installer. Cela résoudra un réel problème et ne coûtera pas cher à la puissance publique. »

L'adoption de l’amendement a eu lieu malgré des réserves, une forte abstention et des objections initiales du gouvernement qui a néanmoins levé son gage financier.