Exclusion de la Guyane de l’accord sur les zones blanches
Le sénateur Antoine Karam interpelle le gouvernement sur l’exclusion de la Guyane de l’accord entre l’Etat et les opérateurs téléphoniques, pour supprimer les zones blanches d’ici trois ans dans « toute la France ».
Il a fallut près de six mois de négociations intenses avec Bouygues Télécom, Orange, SFR et Free pour aboutir a cet accord. Désormais, les quatre opérateurs vont devoir investir 3 à 4 milliards d’euros pour supprimer les zones blanches. Ils doivent fournir un bon débit sur une bonne partie du territoire. Et fournir le haut débit (4G) pour tous les petits villages et hameaux de France métropolitaine et de Corse.
Hier au Sénat, lors de la séance de question au gouvernement, Antoine Karam a interrogé Jaques Mézard, Ministre de la Cohésion des territoires, pour savoir comment le gouvernement compte renforcer les obligations de opérateurs et mettre fin aux zones blanches outre-mer.
Le sénateur guyanais a également pointé du doigt la différence de traitement des citoyens ultramarins : « Les mots ont un sens et lorsque l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) se prévaut d’un accord historique pour tous les Français, nos concitoyens ultramarins sont en droit de s’interroger ». Antoine Karam a également rappelé les difficultés liées aux communications mobiles : « Les besoins sont pourtant bien réels. Si c’est bien de la Guyane que nos satellites de communication sont lancés, le coût des forfaits y reste très élevé et la couverture en téléphonie mobile extrêmement défaillante, en particulier dans les communes isolées et sur les routes nationales ».
Antoine Karam au sénat ce mardi 24 janvier 2018.
En réponse, Jaques Mézard a affirmé qu’une réflexion était en cours pour renforcer les obligations des opérateurs dans les territoires ultramarins : « Les opérateurs ne sont pas identiques, ils utilisent des fréquences différentes avec des calendriers adaptés et sont soumis à des obligations distinctes par territoires. Nous avons lancé un travail avec l’Arcep pour identifier les besoins spécifiques, les outils adaptés et pour arriver à une couverture de qualité généralisée dans le même calendrier que le territoire hexagonal ».
Dans un communiqué, le collectif des Iguanes de l’Ouest estime que cet accord a « un fort caractère discriminatoire. Il rappelle « l’absence de réseau sur des portions de la RN1 et la RN2 » et rajoute que dans l’Ouest et l’intérieur du territoire, « les habitants se retournent naturellement vers les réseaux surinamais offrant une meilleure couverture et accessibles sur des zones plus larges que les opérateurs français ».