Emmanuel Macron a exprimé ses priorités en matière de politique agricole en Outre-mer

Devant près de 300 convives, lors de son discours, Emmanuel Macron a appelé à la « diversification, l’intégration régionale, l’innovation, la modernisation » de l’agriculture en Outre-mer. Il a reconnu la force de certaines filiales comme celles de la banane et du sucre, mais a souligné la nécessité de s’ouvrir à des cultures plus diversifiées :
« C'est formidable d'avoir des territoires qui sont très forts dans la banane, dans le sucre, mais ces filières beaucoup trop fortes n'ont pas permis de développer toute la diversification nécessaire », a-t-il expliqué.
Des obstacles réglementaires et des enjeux institutionnels relayés par les élus de la CTG
Parmi les sujets abordés avec Roger Aron, vice-président chargé de l’Agriculture lors d’un court échange avec le chef de l’Etat, figurait le Règlement européen Zéro Déforestation Importée (RDUE), perçu comme un frein au développement des filières agricoles et forestières en Guyane.
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L’élu a également rappelé la nécessité d’une meilleure intégration des territoires d’Outre-Mer dans leur environnement régional respectif et le soutien à la SAFER tout en insistant sur la reprise des discussions sur l’évolution institutionnelle de la Guyane
Soutien à l’innovation et à la recherche agricole
Le chef de l’État a aussi insisté sur l'importance d’une meilleure intégration des Outre-Mer dans leur environnement régional respectif :
« Quand cette alimentation vient de l'autre bout de la planète avec un bilan environnemental terrible et que derrière, on a le coût de l'avion, du stockage, des intermédiaires, on ne réglera jamais le problème de la vie chère », a-t-il déclaré.
Emmanuel Macron a également plaidé pour un renforcement de la recherche sur de nouvelles cultures résistantes aux changements climatiques. Il a salué le travail du Cirad, qui développe des intrants plus résistants aux aléas climatiques et exempts de parasites. « Produire localement, c'est éviter beaucoup de frais, d'intermédiaires, c'est pourquoi on doit aller vers plus de diversification », a-t-il affirmé.
Le président a également cité Mayotte comme exemple d'un « laboratoire » pour l'agriculture ultramarine, en raison des initiatives de recherche pour trouver des cultures plus résilientes face aux catastrophes naturelles.
Un engagement renouvelé pour les producteurs de bananes
Malgré son appel à la diversification, Emmanuel Macron a assuré son soutien aux producteurs de bananes antillaises, dont la production est menacée par la cercosporiose noire. « Les producteurs de bananes ici présents savent l'importance de pouvoir réutiliser certaines techniques d’épandage (par drones) pour faire face à la cercosporiose », a-t-il indiqué, affirmant suivre de près l’éventuelle autorisation de ces épandages.
Vers une adaptation des politiques publiques
Cette rencontre a mis en lumière la nécessité d’adapter les politiques publiques aux spécificités ultramarines. L’objectif : renforcer une agriculture plus résiliente et dynamique, répondant aux enjeux climatiques et économiques des territoires d’Outre-mer. Le soutien à la SAFER a également été abordé, pour faciliter l’accès au foncier agricole et favoriser l’installation de nouveaux exploitants.