themes/default/item_post.html.twig

Elections législatives 2024 : au premier tour, les députés sortants creusent l’écart

Les électeurs guyanais ont eu à départager 5 candidats dans chacune des circonscriptions, un choix visiblement aisé si on en croit les résultats du vote de samedi. On fait le point sur ce premier tour.

  • Par: adminradio
  • Date:

Des députés sortants plébiscités par les électeurs

Que ce soit dans la première ou la deuxième circonscription, les députés qui avaient été élus en 2022 font des scores très élevés. Jean-Victor Castor et Davy Rimane récoltent plus de 60% des suffrages exprimés (respectivement 61,5% et 60,2%). Une augmentation conséquente de la base électorale de Jean-Victor Castor, qui correspond selon lui à un effort de conviction des électeurs de différents horizons :

« C'est en toute humilité qu'on accepte ces résultats qui sont extrêmement favorables. C'est un premier tour, on n'est passé pas très loin d’une victoire dès le premier tour, à quelques mille et quelques voix. Nous ce qu'on fait, c’est qu'on s'adresse toujours aux électeurs et à la population. Et il faut respecter les candidatures, il faut respecter les électeurs qui ont porté leur suffrage sur les autres candidats. C'est-à-dire que nous on est dans une dynamique, on l’avait dit déjà avant même d'être élu en 2022 notre but, si nous étions élus, c’était d’élargir la base électorale. Au premier tour en 2022, je ne réalise que 2 500, 2 600 voix. Là, dès le premier tour, nous sommes à 13 000 voix, donc c'est quelque chose de considérable en fait, c'est plus de 10 000 voix en plus. On a envie d'être portés par une vague encore plus grande, pour que l'autorité, pour que le gouvernement, pour que les préfets, pour que tous ces ministres respectent le pays. Quand on est élu avec énormément de voix, ça pèse dans la balance. »

Castor comme Rimane ont mené campagne ensemble, apparaissant dans les meetings de l’un et de l’autre, sous le slogan commun : « laissez-nous continuer le travail. »

Pour Boris Chong Sit, ce travail est insuffisant. L’opposant de Jean-Victor Castor pour la première circonscription déplore « l’absence de résultats concrets » de la mandature du député sortant et a déposé en préfecture sa candidature pour le second tour. Alors qu’il n’a récolté que 16% des suffrages exprimés, le candidat parle d’aller chercher les voix des abstentionnistes pour remporter cette élection. Il a par ailleurs reçu le soutien d’Olivier Taoumi, candidat du Rassemblement National, qui a récolté un peu moins de 10% des voix lors du premier tour.

Le duel Rimane/Dolor est-il possible ?

Du côté de la deuxième circonscription, Davy Rimane se retrouverait seul en lice suite au désistement hier de Sophie Charles, arrivée seconde au premier tour avec 25,5% des suffrages exprimés.

La maire de Saint-Laurent du Maroni perd dans sa propre commune où elle arrive loin derrière Davy Rimane. « Quand on s'engage en politique, il est important de faire preuve de responsabilité et d'analyser de manière objective » a-t-elle affirmé dans un communiqué paru hier dimanche, tout en annonçant se concentrer sur ses mandats de maire et de présidente de la CCOG.

Jean-Philippe Dolor, arrivé troisième avec 10% des voix, a alors annoncé se présenter au second tour. Or, cela ne serait pas possible, selon Patrick Lingibé. Interrogé par nos confrères de France Guyane, l’avocat spécialiste du droit public a confirmé qu’en 1978, le cas s’était présenté dans le Val-de-Marne:

« Georges Marchais, le communiste, l'emporte au premier tour largement avec 43 % des voix. Patrice Hernu du PS, qui cumule 17 % des voix, se désiste. Jean-Marie Benoist de l'UDF ne peut pas se présenter car il a moins de 12,5 % des inscrits et il est arrivé 3e. Le Tribunal Administratif du Val-de-Marne, confirmé par le Conseil constitutionnel, refuse sa participation au second tour »

Jean-Philippe Dolor a cependant déposé sa candidature cet après-midi, laquelle a été refusée par la préfecture qui a saisi le Tribunal Administratif, comme le veut la procédure. Le verdict devrait être rendu demain. (voir son interview ici)

Pour autant, Davy Rimane ne peut être considéré élu au premier tour car il lui aurait fallu obtenir 25% des inscrits en nombre de voix obtenues, soit 12 390. Il lui faudra donc se présenter et obtenir au moins une voix. Malgré tout, la campagne continue pour le député sortant :

« Quoiqu’il arrive, même s’il venait à être confirmé que je sois seul pour ce second tour, moi ce que je rappelle pour ce vote -là, c’est que le mandat vous appartient, il appartient à la population. Et donc pour nous, il est important qu'on responsabilise, que les personnes sur le territoire aillent voter, on l'espère, en très grand nombre, parce que c'est leur mandat, c’est leur voix, on parle de conscientisation, on parle maintenant de reprendre le réflexe d'aller voter, puisqu'il y a un désamour avec la chose politique pour des raisons multiples. […] La stratégie pour nous, c'est ce que je voulais, c'est être au plus proche de la population, avoir un temps d'échange avec elle, expliquer de façon pédagogique, de façon très compréhensible toutes les choses qui se jouent maintenant et pour demain, pour la Guyane et toute sa population […] les enjeux sont extrêmement importants. »

Le second tour de ces législatives anticipées se veut pour le moins inédit et laisse peu de place au suspense. Demain mardi Jean-Victor Castor sera le candidat du 7h, et Davy Rimane sera sur le plateau du Grand Forum, seul.