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Disparition de Jean-Claude Montredon, figure emblématique du jazz caraïbéen

Jean-Claude Montredon, batteur et percussionniste martiniquais, est décédé dimanche à Paris à l’âge de 75 ans, des suites d’une longue maladie. Son parcours et le témoignage de Michel Alibo, l'un de ses compagnons de scène.

  • Par: adminradio
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Ce batteur percussionniste martiniquais au style libre et audacieux laisse derrière lui un héritage immense. En Guyane, où il s’était produit pour la première fois en 1984 au Foyer laïc à Cayenne, il a marqué les esprits à travers plusieurs festivals, dont le Kayenn Jazz Festival et le Mo Jazz Festival en 2018.

Un pionnier du jazz caribéen

Pour Michel Alibo, bassiste de renom, Jean-Claude Montredon n’était pas seulement un grand musicien, mais un guide, un mentor :

« Jean-Claude Montredon, c’est le monsieur qui m’a mis sur les rails du jazz libre… J’avais à peine 17 ans quand j’ai commencé à jouer avec lui. Il m’a tout appris sur cette liberté musicale, cette spontanéité sur scène. »

Montredon, connu pour son approche du free jazz, avait fondé un trio emblématique avec Alain Jean-Marie au piano et Houston Berkley à la basse. Un projet musical profondément ancré dans les sons jazz de la Caraïbe, où l’improvisation régnait.

Un artiste libre et passionné

Jean-Claude Montredon avait une façon bien à lui d’aborder la scène. Peu de répétitions, mais une exigence de maîtrise, d’écoute, et de liberté totale. « Il y avait un répertoire, mais il ne voulait presque pas répéter. Il fallait connaître les morceaux et se lancer. Voilà, l’aventure », se souvient Michel Alibo.

© Trio Free Jazz Jean-Claude Montredon - Michel Alibo - Richard Raux

Cette exigence a marqué toute une génération de musiciens. En Guyane, son passage au foyer laïc de Cayenne reste un souvenir marquant pour ceux qui l’ont vu jouer.

Une perte pour le monde du jazz

Pour Michel Alibo, la disparition de Jean-Claude Montredon est une perte immense pour le jazz caribéen, mais son influence restera vivante :

« Il avait une immense culture du jazz, une grande connaissance, une passion pour Coltrane Jazz, pour le bebop… Il a beaucoup apporté à la Caraïbe. C’était un musicien parfois incompris, mais profondément respecté. Il faudra l’honorer. »

Jean-Claude Montredon laisse derrière lui une génération d’élèves, de musiciens et d’admirateurs, qui continueront de faire vivre son héritage.